Le Premier ministre burkinabè, le lieutenant-colonel Isaac Zida, a exclu vendredi la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ex-garde de sécurité et pilier du régime du président déchu Blaise Compaoré.
« Des voix se sont élevées plusieurs fois pour demander la dissolution du RSP. Je voudrais préciser que l’armée a besoin du RSP (et) le pays a besoin du RSP », a déclaré le lieutenant-colonel Zida aux députés du Conseil national de la transition, l’assemblée intérimaire mise en place après la chute de Compaoré fin 2014.
La commission de réformes du RSP mise en place par le président Michel Kafando, a rendu son rapport et « nous sommes en train de réfléchir pour intégrer ce qui a été proposé dans un cadre de réformes globales de l’armée », a-t-il fait savoir.
« Donner au RSP une bonne place au sein de la nation »
« Nous sommes en train de travailler pour donner au RSP beaucoup plus d’importance, pour (lui) donner une bonne place au sein de la nation », a-t-il poursuivi.
Le RSP, une garde prétorienne de quelques 1.300 hommes, considéré comme la troupe la mieux formée de l?armée burkinabè, était aussi présentée comme le bras séculier de l’ex-président Blaise Compaoré.
Compaoré a été renversé fin octobre par la rue, qui critiquait sa mainmise sur le pouvoir et le népotisme de son clan après 27 ans de pouvoir.
Début février, le RSP avait provoqué une brève crise politique en exigeant la démission du Premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, également numéro 2 de ce régiment, dont il avait demandé publiquement la dissolution « pure et simple ».
Zida avait finalement renoncé à ce projet contre son maintien à la tête du gouvernement.
Plusieurs ONG dont Amnesty International ont pointé du doigt le RSP pour son implication présumée dans les tueries de manifestants pendant l’insurrection qui a fait partir Compaoré.
Des milliers de manifestants avaient réclamé début février la dissolution de ce corps accusé d?être impliqué dans des assassinats politiques comme celui du journaliste Norbert Zongo à la fin des années 90.
Les autorités intérimaires, dirigées par le président Michel Kafando et le Premier ministre Issac Zida, doivent rendre le pouvoir à l’issue d’une élection présidentielle prévue le 11 octobre.
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