Au Burundi, c'est le scénario du pire qui est en train de se réaliser. L'opposition politique burundaise, qui a toujours menacé de se retirer du processus électoral depuis l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un 3ème mandat, vient de passer à l'acte. Elle vient de saisir officiellement la Ceni de sa décision de boycotter les élections.
C’est désormais officiel : comme elle l'avait déjà fait en 2010, toute l’opposition burundaise se retire du processus électoral, et ce à trois jours des législatives et des communales. Une lettre a été envoyée au président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) le 25 juin, signée par les plus grandes figures de l’opposition burundaise : Agathon Rwasa, Charles Nditije, Léonce Ngendakumana ou encore Jean Minani .
Les points de discorde
Ce qui les a poussés à une aussi grande décision, c’est un calendrier électoral fixé unilatéralement par le pouvoir burundais, malgré l’exigence de la communauté internationale d’un report et d’un calendrier consensuel. Ils refusent donc d’aller aux élections tant que les conditions pour des élections crédibles ne sont pas préalablement créées. Il s’agit, selon eux, du désarmement de la milice des Imbonerakure, la jeunesse affiliée au parti au pouvoir, l’insécurité des leaders politiques d’opposition, de la réouverture des radios indépendantes ou encore de la composition d’une Céni jugée aux ordres. Le président de la Céni, Pierre-Claver Ndayicariye, dit ne pas encore avoir reçu cette correspondance. Pour lui, le processus électoral continue avec ceux qui restent.
MĂ©diation internationale
Ce retrait est annoncé alors qu’une médiation internationale tente depuis le début de la semaine de renouer le fil du dialogue entre pouvoir et opposition. Et elle a déjà proposé un nouveau report des élections, le temps de trouver une solution à la crise qui frappe le Burundi. Pierre Nkurunziza a annoncé sa candidature à un troisième mandat. Mais celui-ci poursuit sa campagne électorale comme si de rien n’était. De son côté, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon appelle également au report des élections en raison du « climat politique et sécuritaire ». La société civile, elle, se joint à l'opposition et appelle aussi au boycott des élections au Burundi.
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