Au cours d’une session extraordinaire convoquée vendredi 26 juin 2015 à la demande de Kigali, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine a demandé la libération « immédiate » du chef des services de renseignement du Rwanda. Actuellement en liberté conditionnelle, Emmanuel Karenzi Karake avait été arrêté à Londres, en réponse à un mandat d'arrêt émis par la justice espagnole.
La réunion du CPS, qui a eu lieu vendredi 26 juin 2015 à Addis Abeba, sonne comme une charge de l’UA contre la justice internationale. Elle met en lumière le profond ressentiment de nombreux pays africains.
La ministre rwandaise des Affaires étrangères n’a eu aucun mal à convaincre le Conseil de soutenir le Rwanda contre les justices espagnole et britannique. « Nous sommes tombés d’accord pour tout mettre en œuvre afin de stopper ceux qui sont derrière ce harcèlement judiciaire », relate Louise Mushikiwabo.
« Ces jugements ne tombent pas du ciel, considère la ministre rwandaise. Un système politique a commodément activé ces mandats d’arrêt. » Et de dénoncer un « harcèlement pur et simple ».
La chef de la diplomatie du Rwanda dit s’être également accordée avec le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, pour augmenter les pressions africaines et tenter de faire annuler toutes les procédures en cours contre des officiels africains visés par la compétence universelle.
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