Tunisie : après l'attentat, Sousse en deuil et en colère
le 28/06/2015 10:40:00
Tunisie

Image redimensionnéeA Sousse, les habitants sont marqués par l'attentat qui a ciblé un hôtel de cette station balnéaire vendredi 26 juin. Un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique et qui a fait au moins 38 morts. Les habitants ont organisé des manifestations spontanées pour exprimer leur colère face à cette attaque. A l'issue d'une marche, ils ont déposé plusieurs bougies devant l'hôtel où s'est produit l'attentat.

« Sousse libre », « le terrorisme dehors ». C'est le slogan de quelques centaines de pères et mères de familles, qui ont marché spontanément dans les rues de la ville samedi soir, en hommage aux victimes de l'attentat.

Cette manifestation est dédiée à la lutte contre le terrorisme, mais c'est aussi, pour des citoyens lambda, l'occasion de pointer du doigt, des maux très profonds. « Il faut prendre en charge les questions éducatives et sociales, afin d'éviter aux jeunes de dériver dans des mouvements extrémistes », indique Jaled Ahmed, un habitant de Sousse.

Pour cette région touristique, tout l'enjeu, c'est de pouvoir continuer à attirer des clients. De l'hôtellerie, en passant par l'artisanat, ce secteur fait vivre près de 400 000 personnes dans tout le pays. Cela représente près de 25 % du PIB. Alors les acteurs locaux sont bien soucieux des solutions apportées pour restaurer la confiance des touristes, notamment en renforçant le dispositif sécuritaire.

Craintes des commerçants

Plus tôt dans la journée, le quartier touristique de la Médina de Sousse, protégée par ses remparts historiques, était presque désert, faute de clients. Plusieurs céramiques multicolores étalées devant lui, Majid n'espère plus vendre ses poteries. « En principe on doit travailler quatre mois au moins en saison, maintenant c’est fini. Puisque il y a eu l’attentat et beaucoup de touristes sont repartis », regrette le vieux vendeurs.

Dans les allées étroites de ce marché, on trouve pourtant de tout: des djellabas, des sucreries locales et des bijoux. A travers ce nouvel attentat, les commerçants craignent que leurs revenus soient directement touchés. A l'image de Mohammed, qui vend des sacs en cuir. « Après ce qui s’est passé à Sousse et jusqu’à maintenant, je n’ai rien vendu… »

Il y a trois mois, le gouvernement avait promis une série de mesures sécuritaires pour éviter une régression du secteur touristique. Mais les contrôles tant promis n'ont visiblement pas suffit. Najib, un commerçant, regrette le retard pris dans la surveillance des sites balnéaires. « On en parle toujours : quand, où, quand où. A Sidi Bouzid, dans la Médina, dans les hôtels, on attend toujours parce qu’il n’y a pas de discipline de l’Etat contre les extrémistes. »

A la Médina, on espère que des mesures concrètes seront prises à l'issue du Conseil national sur la sécurité qui se tient ce dimanche à Tunis.

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