Au Mali, des troubles ont été signalés dans le sud du pays. Des hommes armés soupçonnés d’être des jihadistes ont pris, pendant plusieurs heures, ce dimanche 28 juin, le contrôle d’une partie de la ville malienne de Fakola, une localité située près de la frontière ivoirienne.
Dans le même secteur, le 10 juin dernier, déjà , des hommes armés avaient attaqué la ville de Misséni. Cette fois-ci, il y a eu quelques tirs et quelques dégâts sur des bâtiments officiels mais pas de combats entre l'armée et ces jihadistes qui semblent avoir évacué la localité, du moins d'après un élu local interrogé par RFI.
La localité de Fakola est un gros bourg situé à environ 300 km au sud de Bamako et à une vingtaine de kilomètres de la frontière ivoirienne.
Tôt dans la journée de dimanche, des hommes armés sont arrivés dans cette localité où des coups de feu ont été tirés. Ils se sont dirigés vers la mairie et le camp militaire, ils ont échangé des coups de feu et pris le contrôle des lieux. Les assaillants ont même laissé leur signature à la mairie : un drapeau noir sur lequel est écrit « Ansar Dine Sud », un message clair pour signifier qu'ils sont partisans du groupe Ansar Dine du Nord et qu'ils comptent s'installer également au sud. Ils ont également brûlé un véhicule officiel, saccagé la préfecture et se sont ensuite dirigés vers le camp des Eaux et forêts.
Selon des témoins, la population s’est terrée et certains habitants, paniqués, ont quitté la ville, baluchon sur la tête. Ces mêmes témoins, décrivant les assaillants, parlent d’hommes enturbannés, de jihadistes avec drapeaux noirs et de gens qui disent vouloir appliquer la charia.
« Ce matin, il y a eu des tirs dans le village de Fakola. Ils ont brulé le poste de la gendarmerie et un véhicule des militaires. Ils auraient également défoncé la porte du logement du sous-préfet. Ce sont des jihadistes qui ont fait cela. J’ai contacté des élus qui m’ont dit qu’ils étaient venus pour implanter la charia », a déclaré un élu local, joint par RFI à la mi-journée, avant d’ajouter que des militaires étaient partis sur le terrain et qu’il n’y a pas eu de riposte. « Les militaires ont trouvé que la situation était calme. On ne sait pas où ces gens-là sont partis se loger », a-t-il signalé.
Après le départ des jihadistes l'armée malienne a donc repris le contrôle de Fakola et les opérations de sécurisaiton ont commencé. Mais souhaitant le renforcement du dispositif sécuritaire dans cette localité et dans les localités voisines, quelques centaines de personnes ont organisé une marche pacifique.
Rappelons que samedi, c'est un village proche de la frontière mauritanienne, Nara, dans le nord du Mali, que des jihadistes ont violemment attaqué. Encore dimanche matin, une scène de panique s’est produite dans cette localité lorsque des tirs d’armes automatiques ont été entendus.
Cependant nous avons très rapidement appris, par le maire de la localité, que les forces de sécurité maliennes menaient des opérations de ratissage. Certains jihadistes n’auraient pas pu quitter la ville, samedi, et on chercherait ainsi à les déloger. Ce dimanche, la situation à Nara est sous contrôle de l’armée malienne.
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