Cameroun : Au Cameroun, François Hollande brise un tabou
le 04/07/2015 10:20:45
Cameroun

François Hollande a achevé sa tournée africaine par une étape au Cameroun ce vendredi. Il s’agit de la première visite d’un chef d’Etat français depuis 1999. Le président français a rencontré son homologue Paul Biya. Ensemble, ils ont évoqué des dossiers sensibles, dont la guerre contre l’Union des populations du Cameroun (UPC).

« Je tenais à venir ici au Cameroun, a déclaré François Hollande. Il y avait presque quinze ans qu'un président de la République française n'était pas venu en visite officielle dans vote pays Monsieur le président. Je tenais à y venir aussi parce qu'il y a des liens humains qui unissent nos deux pays. Certains de ces liens plongent loin dans notre histoire. Ils peuvent être douloureux et la France regarde toujours avec lucidité son passé pour mieux préparer son avenir et c'est ce que nous avons fait. »

En conférence de presse ce vendredi soir, François Hollande a en effet notamment évoqué la mémoire douloureuse des relations franco-camerounaises. « C’est vrai qu’il y a eu des épisodes tragiques dans l’histoire. Il y a eu une répression dans la Sanaga-Maritime en pays Bamiléké et je veux que les archives soient ouvertes pour les historiens », a-t-il déclaré. Une référence aux épisodes tragiques des années 1950 et 1960 où plusieurs dizaines de milliers de militants indépendantistes pro-UPC ont été massacrés d’abord par l’armée française, puis après 1960 par la jeune armée camerounaise encadrée par des officiers français.

Cette déclaration est la première d’un chef d’Etat français sur ce drame de l’histoire franco-camerounaise. Jamais un président français ne s’était prononcé sur cette grave blessure dans l’histoire des deux nations. C’est un événement historique et un tabou qui est brisé.

Le dossier Lydienne Yen Eyoum

Le deuxième point sensible abordé par les deux présidents concerne le cas de Me Lydienne Yen Eyoum, cette Française d’origine camerounaise emprisonnée à Yaoundé suite à une condamnation de 25 ans pour malversation financière. François Hollande a dit que tous les dossiers avaient été mis sur la table entre Paul Biya et lui, y compris les dossiers humanitaires comme celui-ci.

Le président camerounais a ensuite pris la parole pour dire qu’il s’agissait d’un dossier qui regardait la justice camerounaise et que celle-ci était indépendante, mais qu’il verrait ce qu’il pourrait faire dans le cadre de ce que la Constitution lui permettrait le moment venu. Il n’a donc pas fermé la porte à ce geste humanitaire que demande son homologue français.

Format imprimable Envoyer cet article ŕ un ami Créer un fichier PDF ŕ partir de cet article
Les commentaires appartiennent Ă  leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.