Deux semaines après les attentats-suicides commis à Ndjamena, le 15 juin dernier, les forces de sécurité tchadienne ont découvert une cache d’armes destinées à Boko Haram. Obus, roquettes et munitions de Kalachnikov étaient cachés dans une maison occupée par des membres présumés du groupe d’Abubakar Shekau.
L’enquête progresse sur les deux attentats-suicides simultanés qui ont ensanglanté la capitale tchadienne, le 15 juin dernier, tuant 36 personnes en plus des trois kamikazes et en blessant une centaine d’autres.
Une cache d’armes a été découverte jeudi dans l'une des maisons de Ndjamena où les forces de sécurité ont lancé une opération dans la soirée de dimanche 28 et dans la matinée de lundi 29 juin. des opérations lors desquelles les services tchadiens ont fait face à de fortes résistances, se soldant par la mort de onze personnes, dont cinq policiers. Plusieurs membres présumés du groupe islamiste Boko Haram avaient alors été arrêtés. Des ceintures munies d'explisifs avaient également été découvertes, ainsi que des cartes SIM de téléphones mobiles.
Munitions et faux papiers
Cette fois, ce sont des obus de mortier, des roquettes, des chargeurs de Kalachnikov pleins et des caisses de cartouches de canons qui ont été découverts dans la cour de la maison. Un véritable arsenal de guerre - de quoi mettre en déroute tout un régiment - enfoui dans le sol. Des faux papiers ont aussi été retrouvés, notamment ceux d’un cultivateur originaire de Fotokol, qui porte le nom de « Moussa Oumar » sur sa carte d’identité nationale du Cameroun. Dans le permis qu’il est parvenu à se faire délivrer au Tchad, il s’appelle plutôt « Moussa Marou », et se déclare chauffeur.
Même si l’enquête n’est pas encore terminée, plusieurs questions sont déjà soulevées : D’où viennent les armes ? Comment les terroristes ont-ils pu en acheter autant ? Y a-t-il d’autres caches d’armes qui n’ont pas encore été découvertes ?
Jusqu'à maintenant, le groupe Boko Haram n'a pas revendiqué les attentats du 15 juin à Ndjamena, mais pour les autorités tchadiennes, c'est bien le groupe islamiste armé qui est à l'origine de l'attaque. Une analyse partagée par de nombreux spécialistes, notamment Martin Ewi, chercheur à l'Institut d’études stratégiques de Pretoria, qui juge qu'« il n’y a pas de doute que cet acte ait été perpétré par Boko Haram. Dans la région, il n’y a aucun groupe qui a ces capacités d’avoir des engins de fabrication d’explosifs ».
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