Un programme de développement pour la région de Kidal a été lancé lundi 6 juillet. Près d'un million d'euros, financés conjointement par l'Anict, l'Agence malienne d'investissement des collectivités territoriales, et par l'AFD, l'Agence française de développement. Ce projet a pour objectif de faire le lien entre « sécurité et développement dans le nord du Mali ».
Depuis la signature de l'accord de paix, c'est le premier projet de développement initié par les autorités maliennes dans le Nord. Et pour sa première phase, il concerne essentiellement le fief des anciens groupes rebelles : la région de Kidal.
Une manière pour Bamako, avant même la mise en œuvre de l'accord, de s'adresser aux populations en répondant à certains besoins urgents, notamment avec l'électrification à Anefis et Aguelhoc, un barrage filtrant à Tessalit, la construction et la rénovation de centres de santé. De quoi satisfaire, Homeni Belco Maïga, le président du Conseil régional de Kidal.
« Bien sûr, c’est une satisfaction. Les populations attendaient ces projets depuis fort longtemps. Ces projets ne peuvent rentrer que dans le cadre de la relance des services sociaux de base, que nous attendons vraiment avec acuité », explique Homeni Belco Maïga.
Une manière, également, de lutter contre l'attrait que pourraient représenter les groupes terroristes toujours présents dans le pays. Akory Ak Iknane, directeur de l'Anict, l'Agence malienne d'investissement des collectivités territoriales, espère que ce projet éloignera surtout les jeunes de la tentation terroriste.
« Ces actions de développement vont permettre d’extirper ces populations de la convoitise de ces jihadistes. Je pense que ces jeunes, qui sont effectivement désœuvrés et qui sont donc attirés par les sirènes alléchantes de ces jihadistes, quand ils vont se rendre compte en revenant qu’ils ont de quoi s’occuper, je pense qu’ils vont se détourner de ces mouvements jihadistes qui n’ont pas de lendemain », insite Akory Ak Iknane.
Objectif : réaliser les premiers travaux d'ici la fin de l'année, en faisant appel à des entreprises locales pour créer des emplois sur place mais aussi pour réduire la menace d'attaques terroristes sur les chantiers.
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