Les Etats-Unis ont accordé le statut d'« allié majeur non-membre de l'Otan » à la Tunisie. Le président Obama confirme son intention d'accroître les relations avec ce pays où a débuté le printemps arabe et où pour la première fois en décembre, un président a été démocratiquement élu.
Hasni Abidi est directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam) à Genève. Selon lui, cette décision américaine d’accorder à la Tunisie le statut d’allié majeur non-membre de l’Otan est une reconnaissance multiple pour les Tunisiens. « Cette décision a une portée politique et symbolique très importante. C’est un pays en proie à des difficultés politiques et financières et surtout qui traverse des secousses sécuritaires très importantes. Ce statut va permettre de surmonter certaines difficultés en matière d’armement, mais aussi de soutien économique, affirme-t-il. C’est une reconnaissance en fait des Américains parce que le cercle des Etats qui ont ce statut est très restreint. C’est une reconnaissance d’abord pour le pouvoir de M. Caïd Essebsi et pour l’expérience tunisienne. »
Cependant, le chercheur rappelle que cette décision est avant tout stratégique pour les Etats-Unis. « Il est illusoire de croire que c’est une récompense pour le parcours démocratique de la Tunisie, parce que les Américains, ce n’est pas ça leur souci majeur, explique-t-il. C’est la disponibilité de la Tunisie à traverser les difficultés de terrorisme et à avoir des facilités à l’intérieur même de la Tunisie pour les Américains et pour l’Alliance atlantique. Choisir Tunis, c’est finalement choisir le Maghreb. Ils sont très proches de la Libye, où ils ont des difficultés importantes après l’assassinat de leur ambassadeur à Benghazi. »
Le statut d'« allié majeur non-membre de l'Otan », est un privilège déjà accordé à une quinzaine de pays, dont le Japon, l'Australie, l'Afghanistan ou encore l'Egypte, Bahreïn et le Maroc, qui permet aux pays concernés d'avoir accès à une coopération militaire renforcée avec les Etats-Unis, notamment dans le développement et l'achat d'armements.
Hasni Abidi explique également que ce statut va permettre à la Tunisie d'accéder à une coopération militaire renforcée avec Washington, même si son efficacité restera limitée face au terrorisme.
|