Des dizaines de personnes ont été tuées, dont certaines égorgées, par des membres du groupe islamiste Boko Haram lors de l'attaque vendredi de quatre villages du nord-est du Nigeria, ont rapporté mardi un habitant et la police.
« Les hommes de Boko Haram sont arrivés dans nos villages (vendredi) dans la nuit, ils ont tué 43 personnes », a déclaré à l’AFP Sheriff Kulo, un habitant d’un des villages ciblés, proches de Monguno, dans l’Etat de Borno. M. Kulo a témoigné depuis Maiduguri, la capitale de cet État, où il s’est réfugié.
Ce bilan n’a cependant pas pu être confirmé pour le moment. Les détails sur cette attaque mettent du temps à émerger, à cause du réseau de téléphone quasi-inexistant dans cette région.
Les assaillants « ont tiré sur les habitants et, dans certains cas, ils ont utilisé des couteaux pour égorger leurs victimes », a raconté M. Kulo, ajoutant qu’ils avaient également emporté des vivres et du bétail.
Aderemi Padokun, le chef de la police de l’Etat de Borno, a confirmé ces attaques.
« Nous avons reçu des informations quant à des attaques contre ces villages. (…) Nous ne connaissons pas encore le nombre exact de personnes tuées, mais je peux confirmer que c’est arrivé », a-t-il déclaré, confirmant que certaines victimes avaient été égorgées.
Deux villages du même secteur avaient déjà fait l’objet d’une attaque similaire le 1er juillet, quand des islamistes avaient fusillé 48 fidèles réunis pour la prière du soir, en plein mois de Ramadan.
Ces nouvelles violences portent à au moins 600 le nombre de victimes de Boko Haram au Nigeria depuis l’investiture du président Muhammadu Buhari, le 29 mai, selon un comptage de l’AFP.
Les attaques islamistes se sont aussi multipliées ces derniers jours dans les pays limitrophes
Le Cameroun, déjà maintes fois touché par des raids meurtriers et des enlèvements, a été à son tour dimanche soir le théâtre d’une attaque-suicide, la première sur son sol, qui a fait 11 morts. Samedi, un attentat a tué 15 personnes à N’Djamena, la capitale du Tchad.
Le lancement, début 2015, d’une opération militaire régionale dans laquelle le Tchad est en première ligne et le recours à des mercenaires étrangers ont permis de chasser Boko Haram des zones passées sous son contrôle.
Mais, dans la période de flottement qui a suivi l’investiture de M. Buhari, et dans l’attente du déploiement, prévu à la fin du mois, d’une force multinationale de 8 700 hommes censée permettre une meilleure coordination régionale, les violences ont repris de plus belle.
Le nouveau président nigérian, qui a fait de Boko Haram la priorité de son mandat, a limogé et remplacé l’ensemble des chefs de l’armée lundi. Ces nominations sont les plus importantes depuis sa prise de fonctions, dans un pays qui n’a toujours pas de gouvernement.
|