Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, est attendu de pied ferme à Djibouti ce dimanche pour une visite de deux jours sur fond de rapports distendus entre les deux pays.
D’abord annoncé en avril, puis plutôt en juin, avant d’être décalé à la fin du ramadan, le déplacement du ministre français de la Défense à Djibouti doit avoir lieu les 26 et 27 juillet. Jean-Yves Le Drian est attendu sur le tarmac de l’aéroport d’Ambouli dimanche en soirée, soit près de onze ans après la dernière visite d’un responsable français dans le pays. Une longue absence qui contraste avec le ballet diplomatique récent mené par les autres principaux pays partenaires de la petite république. Laquelle a accueilli depuis le début de l’année John Kerry, le secrétaire d’État américain, ainsi que d’importantes délégations chinoises, japonaises ou encore turques. Sans oublier le Premier ministre éthiopien, en février.
Le manque d’empressement français commençait à sérieusement irriter le palais présidentiel, qui n’a pas hésité à faire passer des messages en ce sens ces derniers mois. « Les relations entre nos deux pays n’ont pas besoin d’être réchauffées, mais elles doivent être réconfortées », nuance un officiel djiboutien.
Inquiétude réciproque
Les motifs d’inquiétude ne manquent pas en effet dans les deux sens. Paris voit d’un mauvais œil la montée en puissance de Pékin dans la sous-région, pendant que Djibouti redoute l’impact économique provoqué par la réduction annoncée du contingent français présent sur place, qui doit passer de 2 000 à 1 400 hommes à moyen terme. Jean-Yves Le Drian doit d’ailleurs se rendre lundi sur la base aérienne 188 visiter les troupes françaises et officialiser le départ d’un premier contingent de 300 hommes dès la fin de l’été.
Djibouti, qui attire actuellement les investisseurs du monde entier, espère surtout que la visite de Le Drian permettra de restaurer les liens avec le secteur privé français qui semble bouder le pays. Nul doute que le président Ismaël Omar Guelleh saura défendre la cause de son pays lors de l’entretien qu’il aura avec le ministre français le 27 juillet, juste avant que ce dernier ne regagne Paris.
Au menu des discussions également, les aspects sécuritaires liés aux crises en Somalie et au Yémen, lesquelles feront l’objet d’une conférence de presse commune entre les ministres de la Défense des deux pays.
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