L'armée tchadienne a lancé une opération musclée sur les îles du lac Tchad, en guise de riposte aux nombreuses attaques sanglantes attribuées au groupe nigérian Boko Haram au cours des dernières semaines.
La lutte contre les insurgés sera également, mercredi, au cœur d'une rencontre entre Muhammadu Buhari et Paul Biya au Cameroun.
Le Tchad, à la tête de la force régionale de lutte contre Boko Haram mise sur pied début 2015, a lancé lundi 27 juillet une vaste opération sur les îles du lac Tchad, où de nombreux terroristes islamistes se sont repliés en raison de leur affaiblissement au cours des derniers mois. « Environ 1 000 hommes sont positionnés pour occuper toutes les îles et neutraliser Boko Haram », a indiqué une source sécuritaire.
Il y a environ deux semaines, « à la demande du gouvernement tchadien, les autorités ont lancé une opération pour évacuer la population des îles. Presque 90% des habitants ont déjà rejoint la terre ferme », a assuré une source proche des autorités locales.
« Violents combats »
Lundi 27 juillet, « nos forces ont intercepté dans la matinée des éléments de Boko Haram en fuite » à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Baga Sola, l’une des principales villes tchadiennes du lac, a affirmé la source sécuritaire, ajoutant que de « violents combats » se poursuivaient en fin d’après-midi dans la zone.
Un premier accrochage avait eu lieu samedi à Midi Koutou faisant six morts et 15 blessés parmi les insurgés de Boko Haram. Un soldat tchadien a également été tué. Dans leur fuite samedi, Boko Haram aurait « enlevé beaucoup de femmes et d’enfants », selon cette même source.
Les attaques sanglantes et les attentats-suicides se multiplient au Nigeria, au Tchad, au Niger et dans la région de l’Extrême-Nord au Cameroun. Dimanche, au moins sept personnes ont été tuées dans cette région camerounaise, dont trois décapitées, lors d’attaques menées par Boko Haram. Le Tchad a été récemment touché au coeur de sa capitale N’Djamena. Le 11 juillet, un attentat-suicide – le troisième en moins d’un mois – avait fait au moins 15 morts.
« Alliance régionale »
Après s’être rendu au Tchad et au Niger dès son investiture, fin mai, Muhammadu Buhari se rendra au Cameroun pour rencontrer le président Paul Biya au sujet de la lutte contre Boko Haram.
Cette visite « a pour but de construire une alliance régionale forte pour affronter Boko Haram », a déclaré Garba Shehu, porte-parole de la présidence nigériane en assurant que le déploiement de la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), censée améliorer la coordination entre les pays voisins, aura lieu fin juillet.
Cette nouvelle force, qui aurait dû être lancée en novembre dernier, doit compter 8 700 militaires, policiers et civils, fournis par le Nigeria, le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin. Un nouveau commandant devrait être désigné pour remplacer le général nigérian Tukur Yusuf Buratai, qui a été nommé mi-juillet à la tête de l’armée de terre du Nigeria.
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