Trois semaines avant les championnats mondiaux d'athlétisme qui se tiendront à partir du 22 août à Pékin, la première chaîne allemande ARD a diffusé ce samedi un nouveau documentaire sur le dopage dans cette discipline, en Russie, mais aussi au Kenya.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut

Le documentaire de l'ARD ne dénonce pas seulement la prise massive de dopants au Kenya comme le montre des images tournées avec une caméra cachée, mais surtout la complicité de la fédération nationale d'athlétisme. Rita Jeptoo, qui a été suspendue pour dopage l'an dernier après le marathon de Boston, reconnait ainsi qu'elle n'a jamais dû faire une seule prise de sang dans son pays depuis 2006.

La fédération d'athlétisme kényane qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'ARD ne semble donc pas très active dans la lutte contre le dopage. Pire, la chaîne affirme que des résultats positifs sont passés à la trappe moyennant rétribution, par exemple avec un pourcentage des primes gagnées par les sportifs. L'ARD a eu accès à des extraits de compte de la fédération kényane d'athlétisme sur laquelle des virements réguliers de sponsors apparaissent et des retraits en liquide au profit du trésorier et du secrétaire général de l'organisation ainsi qu'à une femme portant le même prénom que l'assistante du président.

Les scientifiques qui ont analysé les résultats des prises de sang de 5 000 sportifs réalisés entre 2001 et 2012 et provenant de la fédération internationale d'athlétisme que l'ARD a reçus ont été choqués par certains résultats. Une médaille sur trois lors des compétitions mondiales ou des Jeux olympiques a été gagnée par un sportif dopé.