Il y a un an, l’ONU annonçait que l’Ethiopie était le pays d’Afrique accueillant le plus de réfugiés. Un constat notamment dû à la guerre civile au Soudan du Sud, qui a poussé plus de 300 000 personnes à passer la frontière.
Et le phénomène ne s’est pas inversé. Si l’on ajoute les personnes venues de Somalie ou d’Erythrée, on arrive à un total de plus de 820 000 réfugiés d’ici fin 2015, soit à peu près 100 000 de plus qu’il y a un an. Une situation pas évidente à gérer, mais qui comporte aussi certains avantages.
Lors de sa visite à Addis Abeba la semaine passée, Barack Obama a largement vanté le rôle de l’Ethiopie pour la stabilité et la sécurité régionale. Avec plus de 12 000 hommes actuellement sur le terrain en Somalie, au Soudan du Sud et au Soudan, l’armée éthiopienne est en effet très active au sein des missions de maintien de la paix de l’ONU et de l’Union africaine. Mais le pays joue un autre rôle essentiel : celui de pays d’accueil des réfugiés.
Depuis longtemps, des centaines de milliers d’Erythréens et de Somaliens sont pris en charge dans des camps devenus de véritables villes. Mais c’est l’afflux massif de Sud-Soudanais depuis un an et demi qui fait désormais de l’Ethiopie le pays africain hébergeant le plus de réfugiés, environ 800 000 au total, soit presque dix fois plus qu’il y a cinq ans.
A l’inverse de ses voisins, l’Ethiopie jouit certes d’une stabilité politique, mais elle demeure l’un des pays les plus pauvres du monde. Le Haut Commissariat aux réfugiés apporte ainsi ces derniers temps plus de 200 millions de dollars d’aide annuelle – somme encore très loin d’être réunie pour 2015 – selon le dernier bulletin de l’agence onusienne.
Cette situation confère cependant à Addis Abeba une force politico-diplomatique. La communauté internationale se doit en effet de soutenir le pays, lui versant une aide publique au développement parmi les plus élevées du monde, alors même que le régime éthiopien est régulièrement accusé d’autoritarisme.
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