Quatre soldats et un policier nigérians ont été tués vendredi dans une attaque contre une base militaire de Nembe, dans le sud du Nigeria, lancée par des assaillants soupçonnés d'être des pirates, a annoncé samedi un porte-parole de la police. Une force conjointe armée-police, la JTF, a été établie dans cette région pour combattre la criminalité, notamment liée au vol de pétrole et aux actes de piraterie maritime.

L'attaque contre la base militaire de Nembe Jetty, dans l'Etat de Bayelsa sonne comme un signal d'alerte pour Abuja. Le rappel que la guerre contre la piraterie et contre le vol du pétrole dans delta du Niger est loin d'être gagnée.

Il y a quelques jours, l'armée nigériane communiquait sur l'arrestation de près d'une vingtaine de pirates présumés et la fermeture de 31 raffineries clandestines. La réplique n'a pas tardé avec cette attaque commando qui a donc fait cinq morts du côté de la force conjointe armée-police nigériane.

Malgré une véritable présence sur le terrain, la mission de l'opération Pulo Shield relève de l'impossible : tous les jours, du pétrole nigérian est dérobé en pleine mer et sur la terre ferme. L'armée nigériane a beau multiplier les appels à coopération auprès des populations du delta, chaque filière de contrebande stoppée est remplacée sur le champ par une nouvelle. Une situation qui semble sans fin tant que cet or noir « détourné » trouvera aussi facilement des acheteurs au Nigeria, dans les pays limitrophes et probablement ailleurs. Un dossier brûlant de plus à ne pas négliger pour le président Muhammad Buhari.