Au Tchad, l’opposition ne décolère pas après les propos du chef de l’Etat, Idriss Déby Itno, qui a declaré, le 11 août, qu’il ne pouvait quitter le pouvoir dans les circonstances actuelles. L’opposition a alors dénoncé la « déclaration de guerre » de Déby et, samedi 15 août, c’est le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo, qui lui a répondu au cours d’une conférence de presse.
A l’occasion des célébrations du 55ème anniversaire de l'accession ‎du Tchad à l'indépendance, le chef de l’Etat, à la tête du pays depuis 25 ans, a indiqué qu’il ne pouvait pas quitter le pouvoir parce que le pays risque de plonger dans l’instabilité. Ces propos ont immédiatement été jugés inadmissibles par l’opposition qui a parlé d’une violation des principes démocratiques. « En démocratie, l’alternance est un élément clef », a rappelé, Brice Mbaimon, chef d’un parti de l’oppositon.
De son côté, Saleh Kebzabo, président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) et chef de file de l’opposition tchadienne, souligne que l’opinion du président Déby est un aveu d’échec qui le disqualifie.
« Idriss Deby Itno vient d’annoncer, à tout le monde, qu’il ne quitterait jamais le pouvoir parce que son régime n’a rien bati de solide pendant 25 ans. Il demande aux Tchadiens de prendre leur mal en patience et de le laisser encore gouverner... très mal ! Cette opinion est un aveu d’échec qui le disqualifie définitivement, tellement les échecs sont nombreux et cuisants », a déclaré Saleh Kebzabo.
« Contrairement à ce que pense le président Deby, les Tchadiens l’ont vomi. Ils ne veulent plus de lui ni de son système familial. Les voix s’élèvent jusque dans les hautes sphères de son parti et de son gouvernement pour déclarer que le seul obstacle au développement et à l’unité du Tchad, c’est Deby. Comme nous vivons un régime de terreur, personne n’oserait, pour le moment, le lui dire publiquement. Idriss Deby doit se retirer et le pays entamera immédiatement sa reconstruction dans l’unité, la solidarité et la paix », a ajouté le président de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR), Saleh Kebzabo, lors d’une conférence de presse.
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