Le président Pierre Nkurunziza a prêté serment jeudi 20 août lors d'une cérémonie annoncée le jour même. Dans son discours d’investiture, il a réitéré sa volonté de modifier l'article 129 de la constitution. Alors que l'opposition a fait part de ses craintes, le gouvernement a assuré que les équilibres ethniques seraient respectés au sein du gouvernement.
Un symbole fort est en danger au Burundi. À l’occasion de son investiture jeudi 20 août, le président Nkurunziza a mentionné l’urgence de mettre en place un gouvernement d’union nationale en s’appuyant sur l’article 129 de la constitution. Socle de la paix sociale arrachée lors de la signature des Accords d’Arusha (2000), il prévoit que 60% des portefeuilles ministériels doivent être occupés pas des Hutus, 40% par des Tutsis et au moins 30% par des femmes. Pour intégrer le gouvernement, le même article exige que les partis politiques aient réuni 5% des voix lors de l’élection présidentielle.
À l’heure actuelle, seul le parti au pouvoir réunit les conditions nécessaires avec 69,9 % des voix. En proposant un gouvernement d’union nationale, Nkurunziza souhaite intégrer les partis politiques et les coalitions ayant obtenu moins de 5 % lors de la présidentielle largement contestée. « Le président s’engage à opérer dans l’immédiat un remaniement ministériel pour associer tous ceux qui le souhaitent », a précisé à Jeune Afrique, Gervais Habayeho porte-parole de la présidence.
Les équilibres ethniques menacés?
« L’intention de créer un soi-disant gouvernement d’union est un leurre pour tromper le monde entier qui garde les yeux rivés sur le Burundi », a dénoncé Evariste Ngayimpenda président du parti Uprona, non reconnu par le gouvernement.
Mais la crainte réelle de l’Uprona, fervent défenseur de la communauté tutsie, est que le principe de quotas ethniques soit remis en cause. Un aspect que Nkurunziza s’est solennellement engagé à respecter selon la présidence. « Il y aura une commission ad hoc chargée de surveiller le respect des quotas ethniques dans tous les secteurs », a tenté de rassurer le porte-parole de la présidence Gervais Habayeho.
Un gouvernement dont on devrait connaître la composition et donc les équilibres ethniques dans les jours qui viennent.
|