Les députés du Burkina ont entamé vendredi l'examen d'un projet de loi portant sur l'abolition de la peine capitale, dans ce pays où treize personnes attendent dans le couloir de la mort.
Ce projet a été proposé par Cheriff Sy, le président du Conseil national de la transition (CNT), l’assemblée intérimaire mise en place après la chute du président Blaise Compaoré, et est fortement soutenu par le Barreau burkinabè et des organisations de la société civile.
« Je me tiens devant vous pour défendre un projet capital pour l’avenir de notre société », a plaidé Cheriff Sy devant une commission parlementaire. « On peut mettre quelqu’un en prison à perpétuité mais le fusiller, le pendre ou lui couper la tête ne grandit pas l’humain. Cela avilit la société », a-t-il défendu. Pour lui, « maintenir la peine de mort qui a été appliquée quatre fois seulement (en 55 ans d’indépendance), ne nous grandit pas ».
Le nouveau projet propose donc la transformation des peines capitales précédentes en emprisonnement à perpétuité.
Pays abolitionniste de fait, le Burkina Faso n’a plus exécuté un condamné à mort depuis 1988. Toutefois treize personnes attendent actuellement leur exécution après leur condamnation à mort. Le dernier en date, un militaire, a été condamné en juillet à la peine capitale pour le meurtre de son ex petite amie.
L’examen et l’adoption éventuelle de ce projet est prévue le 6 septembre lors d’une séance plénière.
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