L'ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar a ordonné à ses troupes, qui combattent l'armée depuis décembre 2013 au Soudan du Sud, de cesser les combats, dans le cadre d'un accord de paix récemment signé pour mettre fin à la guerre civile, selon son porte-parole.
Salva Kiir avait fait de même jeudi, en signant un décret appelant l’armée à cesser les hostilités à compter de vendredi 00H00 et à rester dans ses bases. Aucun combat n’était signalé samedi matin, selon le camp Machar et la médiation de l’Igad, organisation est-africaine regroupant Djibouti, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Somalie, Soudan et Soudan du Sud).
Cet accord, signé le 17 août à Addis Abeba par Riek Machar, puis mercredi à Juba par le président Salva Kiir, prévoit l’entrée en vigueur dans les 72 heures de la signature de l’Accord – soit samedi -, mais aussi une série de mesure « de désengagement, de séparation et de retrait des forces du théâtre des opérations » dans le même délai.
Riek Machar a « adressé une déclaration de cessez-le-feu permanent à ses troupes la nuit dernière », a indiqué à l’AFP Nyarji Roman à Addis Abeba. Selon lui, aucun combat n’était signalé sur le terrain samedi matin.
Le porte-parole de l’Igad, Hailemichael Gebreselassie, a indiqué à l’AFP l’organisation sous-régionale allait contrôler la situation sur le terrain pour vérifier l’absence de combats.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a de nouveau appelé vendredi à un « cessez-le-feu immédiat et permanent » au Soudan du Sud et a brandi la menace de sanctions contre les belligérants qui violeraient l’accord de paix.
Au cours des quelque 19 mois d’interminables pourparlers entre les deux camps à Addis Abeba, MM. Kiir et Machar ont signé une longue série de cessez-le-feu, systématiquement violés dans les quelques jours, voire les heures qui suivaient leur signature.
Ces derniers jours, malgré la signature de l’accord, les deux camps s’étaient de nouveau mutuellement accusés de lancer de nouvelles offensives.
Plusieurs importants chefs militaires de la rébellion ont récemment fait sécession, disant rejeter tout accord signé par MM. Kiir et Machar. Les autorités sud-soudanaises ont souligné que ces dissidences faisait échapper une partie des troupes rebelles au contrôle de Riek Machar et rendaient un cessez-le-feu impossible et l’accord inapplicable.
En signant l’accord Salva Kiir a ouvertement fait part de sa réticence envers cette « paix imposée » et posé 16 « réserves » à diverses dispositions du texte, dont plusieurs concernant le crucial mécanisme de partage du pouvoir avec la rébellion, semant le doute sur une paix rapide au Soudan du Sud après 20 mois de terrible guerre civile.
Le plus jeune État du monde a proclamé son indépendance en juillet 2011 après des décennies de conflit contre Khartoum. Il a replongé dans la guerre en décembre 2013, quand des combats ont éclaté au sein de l’armée sud-soudanaise, minée par les dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre MM. Kiir et Machar à la tête du régime.
Le conflit, marqué par des massacres et des atrocités, a fait des dizaines de milliers de morts et chassé quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais de leurs foyers.
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