Au Tchad, le collectif des victimes du « déguerpissement » du quartier N’Gueli, aux portes de la capitale sont en colère. Ils ne sont pas contents de la manière dont se font les attributions sur le nouveau site qui leur a été réservé. On y retrouve des « intrus » et les concernés eux-mêmes n’obtiennent que des portions congrues.
Il y a deux ans, pour des raisons de sécurité liées au - désormais - groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest, ex-Boko Haram, les habitants du quartier N’Gueli aux portes de la capitale ont été expulsés sans ménagement. Des centaines de familles se sont ainsi subitement retrouvées à la rue.
Après des démarches auprès des autorités, il a été décidé de leur attribuer des parcelles sur un site, initialement destiné à la construction de logements sociaux. Mais les attributions se sont déroulées sans transparence, provoquant un mouvement de colère chez les victimes.
« Des noms qui n'ont rien à voir »
« Logiquement ce sont les victimes de l’expropriation de N’Gueli qui doivent être recasées prioritairement, explique Me Alain Kagonbé, avocat des victimes du déguerpissement de N’Gueli. Au moment de l’attribution, il y a des noms qui n’ont rien à voir avec les victimes. On leur donne 360 m², que vous ayez trois ou quatre concessions, c’est 360 m² qu’on vous donne. Et là , ça a provoqué un mouvement de colère de la part des expropriés qui entendent répartir sur leur site initial et reconstruire, peu importe le prix. »
L’avocat, qui a demandé à ses clients de ne pas passer à l’acte, appelle le ministère des Affaires foncières à revoir ces attributions de parcelles.
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