20110411
Xinhua
ABIDJAN, 10 avril (Xinhua) -- Le général Nicolas Kouakou, commandant du Centre de commandement intégré (CCI, anicen état-major intégré des forces de défense et de securité qui soutiennent le président sortant ivoirien Laurent Gbagbo) et des forces de l'ex-rébellion, a fait défection dimanche.

Sur la chaîne de télévision TCI, télévision du camp Ouattara, le général Kouakou a, de manière officielle, invité les militaires ivoiriens à se rallier au président élu reconnu par l'ONU, Alassane Ouattara, et a appelé les Ivoiriens à cesser les actes de pillage.

Le CCI avait pour mission la sécurisation du premier et du second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire en déployant des éléments mixtes sur tout le territoire national.

La défection du patron du CCI intervient après celles d'autres hauts gradés de l'armée pro-Gbagbo, tels que son chef d'état-major particulier le général Touvoly Bi Zogbo, le commandant des forces terrestres, le général Firmin Detoh Letoh, et l'ancien porte-parole des FDS, le colonel Jules Yao Yao, qui ont trouvé refuge à l'hôtel du Golf, où se trouve le quartier général du camp Ouattara.

Aux premières heures de l'offensive des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara), le chef d'état-major de l'armée ivoirienne, le général Philippe Mangou avait fait défection et s'était refugié avec sa famille à la résidence de l'ambassadeur d'Afrique du Sud.

Le président sortant Laurent Gbagbo continue toutefois la résistance sous la protection de ses forces spéciales lourdement armées.

De violents combats à l'arme lourde et à l'arme automatique ont éclaté dimanche entre forces pro-Gbagbo et forces pro-Ouattara à proximité de la brigade anti-émeute (Bae, unité d'élite de la police) d'Abidjan.

Selon des témoins, les troupes fidèles à Gbagbo et celles des FRCI se sont accrochées en début de soirée dans les alentours de cette base militaire située à Yopougon (quartier pro-Gbagbo).

Après l'offensive sur Abidjan le 31 mars, les forces fidèles à Ouattara ont délogé les forces pro-Gbagbo qui occupaient le site de la Bae.

"Visiblement, les combattants pro-Gbagbo ont décidé d'attaquer cette base pour la récupérer des mains des Frci qui s'y sont installées", a commenté l'un des temoins.

Des tirs nourris à l'arme lourde et à l'arme automatique ont retenti et les affrontements ont duré plusieurs heures.

Des témoins ont indiqué que des balles ricochaient sur les murs des entreprises de la zone industrielle de Yopougon située non loin du lieu des combats. D'autres ont fait état de combats entre ces deux forces dans d'autres quartiers d'Abidjan, notamment à la Riviera, aux 2 plateaux et à Cocody.

Dans une déclaration télévisée, diffusée samedi sur la télévision publique, un porte-parole des FDS, le commandant Kennedy Gnawa avait affirmé que les FDS étaient en pleine opération de contrôle de la ville d'Abidjan.

Les hélicoptères de l'ONU et de la force française Licorne ont de nouveau pilonné dimanche la résidence de Laurent Gbagbo.

Selon des sources militaires, les tirs visent à neutraliser les armes lourdes disposées dans la résidence du président sortant ivoirien.

Des témoins indiquent que la résidence a été partiellement détruite lors de l'attaque.

Les aéronefs de l'ONU et de la force Licorne avaient pour la première fois pilonné la résidence de Gbagbo ainsi que des camps militaires sous contrôle des forces pro-Gbagbo le 4 avril dernier.