Niger : L’opposant Hama Amadou, premier candidat déclaré à l’élection présidentielle au Niger
le 15/09/2015 10:59:38
Niger

Il est le premier candidat officiellement déclaré au scrutin présidentiel de février 2016 au Niger. Hama Amadou, exilé depuis un an en France, a été investi dimanche 13 septembre par son parti, le Mouvement démocratique nigérien (Moden), la principale formation de l’opposition.

Rival du chef de l’Etat Mahamadou Issoufou, l’ancien président du parlement avait précipitamment quitté le Niger fin août 2014 après que les députés ont autorisé son audition par la justice dans une affaire de trafic de bébés. Une vingtaine de personnes sont poursuivies dans ce dossier pour « supposition d’enfants », délit consistant à attribuer la maternité d’un nouveau-né à une femme ne l’ayant pas mis au monde.

Sous les verrous depuis fin juin, la seconde épouse de Hama Amadou est soupçonnée d’avoir acheté ses deux jumeaux dans « une usine à bébés » du Nigeria. Le trafic présumé impliquerait des couples stériles qui auraient payé pour obtenir des nouveaux-nés dans des « cliniques » spécialisées. Un sinistre commerce dont les ramifications s’étendraient au Bénin et au Burkina Faso.

L’opposant en exil dénonce un « dossier politique » visant à « l’écarter de la présidentielle ». « Je veux que la justice nigérienne lance un mandat d’arrêt international et une demande d’extradition. Ma stratégie est de contraindre mes adversaires à internationaliser le dossier pour qu’ils transmettent à la justice française, qui ne peut être ni manipulée, ni influencée, les preuves des accusations portées contre moi et ma femme. Leurs efforts pour discréditer ma personne seront alors anéantis », confiait-il au Monde en septembre 2014.
Tensions entre le pouvoir et l’opposition

L’ONU a appelé jeudi à des élections « apaisées et crédibles » pour garantir la « stabilité » dans un pays menacé par Boko Haram au sud et par les djihadistes libyens et maliens. Le climat politique reste toutefois tendu, les opposants accusant le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.

En août, les détracteurs du chef de l’Etat avaient rejeté le calendrier fixé par la Commission électorale, dénonçant une absence de « consensus ». Ils avaient auparavant critiqué la Cour constitutionnelle, chargée de valider les candidatures et les résultats des élections, pour son « allégeance » au président.

Le Moden de Hama Amadou est la troisième formation politique du pays derrière le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS, formation du président Issoufou) et le Mouvement national pour la société de développement (parti au pouvoir entre 1999 et 2010).

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