20110411 Xinhua LE CAIRE, 11 avril (Xinhua) -- L'Egypte a intensifié sa campagne anti-corruption contre les responsables du régime de Moubarak pour apaiser la colère des manifestants qui réclament des procès rapides pour juger l'ancien président Hosni Mubarak et ses collaborateurs de haut rang.
Le procureur général égyptien Abdel-Meguid Mahmoud a convoqué Moubarak dimanche et convoquera son fils cadet Gamal d'ici quelques jours, a-t-on appris de sources judiciaires.
L'ancien Premier ministre Ahmed Nazif, important allié de l'ex-président, a été placé en détention avec l'ancien ministre du Logement le même jour en raison des accusations de corruption.
Ces mesures ont été prises après qu'une personne eut été tuée et des dizaines d'autres blessées lors des émeutes de samedi dernier sur la Place Tahrir dans le centre du Caire, lorsque l'armée et la police ont dispersé des centaines de manifestants qui voulaient y passer la nuit, défiant le couvre-feu, toujours en vigueur de 02h00 à 05h00 du matin (00h00 à 0300 GMT).
Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés vendredi sur la Place Tahrir, épicentre des manifestations de masse qui avaient forcé Moubarak à démissionner le 11 février, pour exprimer leur colère sur la lenteur du processus visant à traduire en justice les responsables corrompus de l'ex-gouvernement.
Les protestations n'ont pas cessé en Egypte suite aux manifestations du 25 janvier au 11 février. Les gens choisissent de manifester pour obtenir ce qu'ils veulent, que leur objectif soit réaliste ou non.
Sous la pression des manifestants, le gouvernement intérimaire a été remanié début mars. Les rédacteurs en chef de journaux nationaux ont été remplacés par de nouvelles têtes. Les personnalités liées au régime de Moubarak ont été destituées de leur poste.
Depuis la démission de Moubarak, de nombreux hauts responsables, dont les anciens ministres de l'Intérieur, du Tourisme, de l'Information, des Finances, de l'Industrie et du Logement, ont été placés en détention ou ont subi des enquêtes en lien avec les accusations de corruption.
Le 28 février, Moubarak et sa famille ont été interdits de voyage à l'étranger et leurs avoirs ont été gelés. Et le 5 avril, le Conseil suprême des forces armées égyptiennes a décidé de former un comité judiciaire pour enquêter sur les avoirs de Moubarak et de sa famille. L'ex-président égyptien a démenti avoir usé de son pouvoir pour accumuler des richesses.
Il est clair que les protestataires ne cesseront pas leurs manifestations, à moins qu'ils ne constatent de réelles avancées sur la question du jugement des hauts responsables du gouvernement précédent.
Ces procédures seront donc menées de manière plus efficace afin de calmer les jeunes militants qui protestent ardemment.
Mohamed El Gohary, président de l'Agence anti-corruption de l'Egypte, a indiqué qu'il n'y avait pas de retard dans les enquêtes sur Moubarak et les autres responsables politiques, et que tous les accusés seraient convoqués pour terminer les interrogatoires.
L'Egypte organisera des élections législatives en septembre et un scrutin présidentiel avant novembre. L'armée transférera le pouvoir à un gouvernement civil à l'issue de ces élections.
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