L'Union africaine a annoncé vendredi 18 septembre la suspension du Burkina Faso de ses instances après le coup d'Etat opéré mercredi par les hommes du général Gilbert Diendéré. L'institution a également prononcé des sanctions à l'encontre des instigateurs du coup d'Etat militaire qui a donné un coup d'arrêt aux élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre. Ils ont interdiction de voyager et leurs avoirs à l'étrangers sont gelés.
L’Union africaine n’a pas perdu de temps. Dès jeudi, le communiqué de la Commission avait condamné en des termes très virulents les évènements au Burkina Faso. Ce vendredi, c'est le Conseil de paix et de sécurité (CPS) qui a suspendu le pays.
Une mesure automatique, puisque l’action du Régiment de sécurité présidentielle a été qualifiée de « coup d’Etat ». Aucune négociation n’était possible.
C'est ce qu'explique Mull Sebujja Katende, ambassadeur ougandais et président en exercice du CPS. « Nos principes sont clairs : nous voulons un retour au statu quo ante, et nous pensons que c’est ce que la Cédéao est en train de demander», explique le président du CSP. Une fermeté affichée par l'Union africaine alors qu'au même moment, le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de la Cédéao, et le président béninois, Boni Yayi, sont à Ouagadougou ce vendredi pour mener une médiation au nom de la Cédéao.
« Il y a une transition qui est en cours au Burkina Faso, et qui doit s’achever avec des élections qui doivent se tenir le mois prochain, insiste Mull Sebujja Katende. Tout se déroulait bien, et nous ne voulons pas d’interférences dans ce processus. Nous espérons que la Cédéao partage le même point de vue. »
Sanctions contre les putschistes et exigence de poursuite des « terroristes »
L’Union africaine a par ailleurs immédiatement sanctionnés « tous les membres du soi-disant Conseil national pour la démocratie », avec une interdiction de voyager et un gel de leurs avoirs à l’étranger. Les responsables directs de l’enlèvement du président et du Premier ministre ont par ailleurs été qualifiés de « terroristes » qui devront être jugés par les institutions compétentes. Le Conseil demande à la Commission de compiler une liste des membres de la « junte ».
Mull Sebujja Katende a qualifié « d'acte terroriste qui doit être traité comme tel » la séquestration du président de transition Michel Kafando et d'autres membres du gouvernement par les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à l'origine du coup d'Etat. « Toutes les mesures prises par ceux qui ont pris le pouvoir par la force au Burkina Faso sont nulles et non avenues. L'UA ne reconnaît aucun processus en dehors de la transition », a ajouté le diplomate au nom du Conseil de paix et de sécurité.
La présidente de la Commission Nkosazana Dlamini-Zuma avait déjà qualifié jeudi la séquestration par les militaires du président et du Premier ministre « d'acte terroriste » et avait rejeté comme « nulle et sans effet » la destitution de Michel Kafando.
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