François Hollande a entamé samedi 19 septembre une «visite de travail et d’amitié» à Tanger, dans le nord du Maroc. Une visite en forme de retrouvailles. Après leur brouille diplomatique, les deux pays sont décidés à aller de l'avant. Coopération économique et religieuse étaient au cœur de cette journée.
Avec notre envoyé spécial à Tanger, Florent Guignard
Officiellement, les deux chefs d’Etat n’ont pas parlé de cette brouille puisque « la page est tournée » depuis le printemps dernier. C’est le message délivré par François Hollande qui a évoqué à Tanger « un avenir extrêmement fécond » entre la France et le Maroc. Les deux pays sont décidés à entrer dans « une nouvelle phase de partenariat » et notamment en Afrique de l’ouest. Historiquement, la France y est très présente, et le Maroc depuis quelques années de plus en plus, sous l’impulsion du roi Mohammed VI. Les deux pays réfléchissent à des projets communs d’investissements.
Il y a donc une coopération économique, mais il est également question de coopération religieuse. Un accord très concret a été signé samedi, inspiré, là encore, par ce que le Maroc fait en Afrique, et notamment au Mali. Une cinquantaine d’imams français seront formés chaque année à Rabat, une formation théologique complétée par une formation civique délivrée par la France, notamment en matière de laïcité. Une décision prise au lendemain des attentats de janvier à Paris. Une façon aussi d’appuyer l’islam « de paix » prôné par le roi Mohamed VI, qui a hérité du trône et du titre de « commandeur des croyants ».
La brouille, c’est donc bien du passé. « Le Maroc et la France au fond, selon la formule d’un journaliste marocain, c’est comme un vieux couple qui parfois se dispute, mais qui ne divorcera jamais. »
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