Un tribunal du Cap a vendu, lundi, une propriété du gouvernement zimbabwéen qui se trouvait dans la ville afin d’indemniser plusieurs dizaines de fermiers zimbabwéens blancs expropriés dans les années 2000. Cette vente fait suite à une décision de justice exigeant réparation pour ces fermiers. Une première en Afrique du Sud.
Pour les 77 fermiers zimbabwéens, il s’agit d’une victoire, même symbolique, puisque la vente de cette propriété appartenant au gouvernement zimbabwéen couvre tout juste leurs frais d’avocat. Depuis des années ils tentent d’obtenir réparation pour la saisie de leur ferme dans les années 2000.
En 2000, le tribunal de la Sadc, l’organisation régionale, leur a donné raison, jugeant ces expulsions sans indemnisations illégales et racistes, et ordonnant au gouvernement de payer des compensations.
« Une victoire symbolique »
Le jugement a été ignoré, l’affaire portée devant la justice sud-africaine qui a saisi la propriété au Cap. Pour Willie Spies, de l’organisation Afriforum qui soutient ces fermiers zimbabwéens, il s’agit d’une première victoire : « C’est en effet une victoire symbolique énorme pour les fermiers. Et c’est également historique car c’est probablement la première fois qu’un jugement d’une cour des droits de l’homme débouche sur une plainte au civil et sur la saisie des biens appartenant à un pays qui a commis d’importantes violations des droits de l’homme. »
Pour Afriforum, la somme recouvrée, soit 268 000 euros, est bien en-deçà de ce qu’ont perdu ces fermiers. Mais l’affaire créé un précédent pour les centaines, voire les milliers de fermiers blancs qui ont été expropriés lors de la réforme agraire du président Mugabe.
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