En Afrique du sud, les réactions se multiplient après l’augmentation de salaire exorbitante du contesté patron de la télévision publique SABC. Notamment épinglé par la médiatrice de la République pour son manque de qualifications pour occuper ce poste, Hlaudi Motsoeneng s’est vu octroyer une augmentation de salaire de près de 59 000 euros. Son revenu annuel atteint désormais 242 000 euros (3,78 millions de rands), plus que le président Jacob Zuma lui-même. L’affaire embarrasse même l’ANC.

L’augmentation du patron de la SABC a de quoi gêner alors que l’économie sud-africaine tourne au ralenti. Le porte-parole de l’ANC a même dû appeler à la prudence sur l’utilisation des fonds publics, rappelant que les salaires de la fonction publique doivent en principe être basés sur l’inflation. L’augmentation exorbitante des revenus de Hlaudi Motsoeneng risquerait même de créer un précédent dangereux et injustifié, selon lui.

Beaucoup plus virulente, l’opposition sud-africaine dénonce le silence de la ministre des Communications. L’Alliance démocratique demande sa démission et l’accuse d’avoir fait pression pour placer Hlaudi Motsoeneng à ce poste en dépit des réserves de l’ANC.

Motsoeneng se défend

Ce concert de critiques ne semble en tout cas pas impressionner le principal intéressé. Hlaudi Motsoeneng a déclaré que son augmentation avait été validée par une procédure stricte et il a défendu son travail à la tête de la SABC. Répondant aux critiques sur son manque de qualification pour ce poste, le directeur de la télévision publique a expliqué qu’il ne comptait pas repasser le baccalauréat, tout en soulignant ses efforts pour préserver les emplois à la SABC.