Le président sud-soudanais Salva Kiir s'est attiré les foudres de son principal opposant, l'ex-vice-président Riek Machar, en multipliant par trois le nombre d'Etats que compte la fédération. Or, l'accord de paix signé le 26 août et l'accord de partage du pouvoir sont basés sur une fédération comprenant dix Etats. Riek Machar accuse le président Kiir de violer l'accord de paix et de vouloir faire dérailler le processus.
Riek Machar ne décolère pas. Il accuse le président Salva Kiir de vouloir saper l'accord de paix difficilement signé le 26 août dernier. En cause, la décision unilatérale annoncée vendredi par le président qui veut faire passer de dix à vingt-huit le nombre d'Etats que compte le Soudan du Sud.
Machar avait, pendant près de deux ans, vainement tenté de faire adopter une mesure similaire, mais le camp présidentiel avait toujours refusé un nouveau découpage régional. Surtout, l'accord de paix du mois d'août prévoit un partage du pouvoir basé sur les dix Etats existants. Par exemple, pour les trois Etats pétrolier du Nord, que se disputent les deux hommes, il est prévu que Riek Machar nomme deux des trois gouverneurs et 40% des parlementaires locaux.
Or, avec la décision de Salva Kiir cet échafaudage tombe par terre. Les trois Etats pétroliers étant divisés en dix avec autant de Parlements et d'exécutifs locaux.
Accord en danger
Salva Kiir justifie sa décision en affirmant vouloir rapprocher le pouvoir du peuple et renforcer le développement à la base. Des arguments qui n'ont pas convaincu l'opposition qui réclame le retrait de ce décret. L'accord de paix est donc clairement menacé. Il y a tout juste une semaine, Ban Ki-moon recevait Salva Kiir et Riek Machar à l'ONU, leur demandant solennellement de ne pas décevoir la communauté internationale après 22 mois de conflit.
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