En République démocratique du Congo (RDC), Congo Airways a inauguré, le vendredi 9 octobre, ses premiers avions. Deux airbus A320 ont décollé de Kinshasa pour Lubumbashi et Goma. Congo Airways nait des cendres de la compagnie LAC, Lignes aériennes congolaises, qui a fait faillite, en 2003, et dont les dettes n'ont toujours pas été soldées. Mais quoi qu'il en soit, avec Congo Airways, le gouvernement espère redorer le blason du transport aérien congolais.

Un moment « historique » ; « émouvant »... Pour les autorités congolaises, aucun mot n'était trop fort, vendredi, pour qualifier la fierté de voir décoller les deux premiers avions à la queue striée de bleu, jaune et rouge de la compagnie nationale Congo Airways.

Il faut dire que l'accouchement aura été long et difficile. En effet, d’abord c’est un airbus qui a eu un problème technique et ensuite c'est un autre qui a été saisi pendant près d'un mois en Irlande. Le lancement qui devait avoir lieu en juin, puis en août, s'est finalement tenu, vendredi, dans la capitale congolaise.

Lors de la retransmission en direct - le président ainsi que son gouvernement étaient présents - la télévision et la radio nationale ont couvert, pendant plus de six heures, à toutes les étapes de ces deux premiers vols vers Goma et Lubumbashi, dans l'est du pays, décollage et atterrissage compris.

Un évènement avec un petit air de campagne électorale

Il faut dire que ce projet tient à cœur du président Joseph Kabila. Relancer une compagnie nationale après la faillite de la précédente, il y a plus de dix ans, fait partie intégrante de son plan pour l'émergence du pays.

Dès l'année prochaine, la compagnie qui desservira huit villes congolaises promet d'avoir une flotte de quatre à six avions.

Avec Congo Airways, la RDC espère donc redorer l'image de son aviation et ce même si la date du premier vol commercial n'a pas encore été annoncée.

A ce jour, toutes les compagnies privées du pays sont sur liste noire européenne. Depuis 2007, 65 avions se sont crashés, tuant 210 personnes.

Quant à la compagnie nationale précédente, les Lignes aériennes Congolaises, les 118 mois d'arriérés de salaires de son personnel tout comme les dettes n'ont toujours pas été soldés.