20110412 Xinhua LE CAIRE, 11 avril (Xinhua) -- Les forces armées égyptiennes ont toujours soutenu et continueront à soutenir les demandes légales du peuple égyptien et transféreront le pouvoir selon le calendrier promis, a déclaré le vice-Premier ministre égyptien Yahia al-Gamal dans une interview exclusive accordée à l'agence Xinhua dimanche.
"Le Conseil suprême des forces armées a dit à maintes reprises qu'il avait la volonté d'instaurer une démocratie civile dans le pays et qu'il ne se substituerait pas à la légitimité d'un Etat civil", a indiqué M. Gamal.
Il a accusé des anciens éléments du Parti démocratique national (PDN, ancien parti au pouvoir) et certaines autres personnes d'être responsables des émeutes survenues samedi matin sur la place Tahrir du Caire, lors desquelles une personne a été tuée et des dizaines d'autres blessées.
"C'en est fini du PDN car les groupes d'intérêt sur lesquels il s'appuyait avant n'existent plus", a-t-il noté.
Par ailleurs, le mouvement des Frères musulmans est la force politique la plus puissante et la mieux organisée dans les rues égyptiennes, mais il ne représente pas l'ensemble du peuple égyptien, a-t-il poursuivi.
Selon lui, les Frères musulmans pourraient gagner 20% à 30% des sièges lors des élections de l'Assemblée du peuple (chambre basse du Parlement égyptien).
Le comité de réconciliation nationale prépare le projet de la nouvelle Constitution et le présentera à la Commission constitutionnelle qui sera établie par le Parlement en vertu de la déclaration constitutionnelle, a noté M. Gamal.
"Je ne suis pas contre les manifestations pacifiques, mais je pense que nous devons être raisonnables car nous ne pouvons espérer tout réaliser immédiatement, ça n'a pas de sens du tout car tout doit être discuté minutieusement", a-t-il expliqué.
Des manifestations ont lieu régulièrement en Egypte depuis la chute du régime de l'ancien président Hosni Moubarak.
Les principales difficultés auxquelles l'économie égyptienne est confrontée sont la faillite de certaines entreprises, le manque de productivité et une sécurité insuffisante, a-t-il énuméré, avant d'ajouter que le gouvernement avait pris certaines mesures pour relancer l'économie.
Le taux de croissance économique de l'Egypte ne devrait pas dépasser 3% pour l'année fiscale actuelle qui prendra fin en juin, a indiqué M. Gamal.
Une forte chute de la fréquentation touristique et une diminution importante des investissements étrangers ont également nui à l'économie du pays, selon lui.
"Je pense que les touristes reviennent petit à petit suite au retour de la sécurité dans les rues", a-t-il cependant fait remarquer.
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