Alors que Bangui connaît un nouveau cycle de violences et de représailles depuis une semaine, Catherine Samba-Panza s'est longuement exprimée ce lundi dans une nouvelle allocution.
La présidente de transition présente ses condoléances aux familles. Elle condamne ces violences « ayant pour but avoué la fragilisation de la transition (...), de saborder la visite annoncée du pape François et de porter un coup fatal au processus électoral ». Mais surtout, elle n'hésite plus à égratigner la Minusca.
Le ton est ferme, et à deux mois de la fin prévue de la transition, Catherine Samba-Panza n'hésite plus à égratigner les forces internationales de plus en plus impopulaires à Bangui. « Les derniers événements (...) confirment que les efforts de la Minusca sont insuffisants pour garantir la sécurité à Bangui », constate la présidente de la transition, qui ajoute : « Des efforts supplémentaires doivent être faits pour recadrer les interventions des forces internationales ». La chef de l’Etat réclame la mise en place de « postes avancés dans tous les quartiers ».
Elle ordonne aussi aux forces de sécurité centrafricaines de « s'interposer » entre les parties au conflit. Catherine Samba-Panza évoque encore la nécessité d'une « riposte rigoureuse » et s'en prend aux « extrémistes », aux « malfrats bien connus ».
Une « union sacrée autour de la transition »
Concernant les commanditaires de ces troubles, la présidente de transition ne varie pas. Elle accuse les signataires des accords de Nairobi, François Bozizé, Michel Djotodia et leurs affidés. Si elle ne cite aucun nom, elle invoque la CPI et demande que les sanctions décrétées par l'ONU soient appliquées, sous-entendu, contre François Bozizé et Nourreddine Adam qui voyagent manifestement sans entrave.
Les élections, elles auront lieu avant la fin de l'année, promet-elle. La chef de l'Etat appelle les forces vives à « une union sacrée autour de la transition » afin d'aller aux élections dans la paix et « empêcher un nouveau cycle d'atrocités instrumentalisé par des forces occultes ». Catherine Samba-Panza conclut : « L'heure est grave ».
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