Les quatorze humanitaires enlevés dimanche dans le territoire de Rutshuru ont été libérés.
Ces employés du Centre de développement rural avaient été kidnappés alors qu'ils venaient de boucler une étude de terrain pour le Programme alimentaire mondial (PAM). Leurs ravisseurs avaient réclamé une rançon. Mais selon une autorité locale citée par l'AFP, c'est finalement l'intervention de l'armée qui a permis leur libération. Deux jours plus tôt déjà , une humanitaire britannique avait été enlevée.
Depuis quatre mois, dans le territoire de Rutshuru, le phénomène du kidnapping est en plein boum. Les attaques ciblent le plus souvent des commerçants ou des humanitaires identifiés comme pouvant payer des rançons. Résultat, par endroits, certaines ONG ont suspendu une partie de leurs activités.
Un contexte qui inquiète Pablo Recalde, directeur du Programme alimentaire mondial pour la RDC. « On ne connaît pas beaucoup de détails, explique-t-il, sur la composition de ces groupes qui attaquent des civils, qui attaquent des ONG, qui attaquent maintenant aussi les agences des Nations unies, donc tous les humanitaires avec des actions de tous types : soit de banditisme, soit de la violence pure et dure. Et donc tout ça fait que les actions humanitaires deviennent de plus en plus difficiles. »
Qui se cache derrière ces attaques ? Localement, plusieurs organisations de la société civile pointent du doigt les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda). Mais pour le chercheur Christoph Vogel cette hypothèse est peu probable. Si les rebelles hutus rwandais sont coutumiers des enlèvements et autres recrutements forcés, ils n'ont pas en revanche l'habitude de kidnapper en échange de rançons. Le chercheur privilégie la piste de bandits armés opportunistes, mais dénués d'agenda politique, profitant du vide sécuritaire qui persiste dans la région.
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