Au Mali, l'une des conséquences de l'attentat de vendredi est un certain ralentissement de l'activité commerçante. Angoissés à l'idée de sortir, certains clients maliens ou occidentaux brident un peu leurs achats à Bamako au détriment des commerçants.
Au marché de Dibida, en centre-ville de Bamako, le moral n’est pas au beau fixe chez les commerçants. Outre le choc de l’attentat meurtrier de vendredi, qui a coûté la vie à 22 personnes, les vendeurs redoutent les conséquences d’un tel acte sur leur activité.
Mohamed vend des pneus à Dibida. Il l'affirme, quelque chose à changé : « C’est un peu différent des autres jours, par rapport à l’évènement d’hier. Il y a un peu moins de monde que d’habitude parce qu’ici, c’est le marché public. Les gens ont peur, avec l’attaque. Ça fait que beaucoup de Maliens et d’étrangers aussi qui viennent acheter, un peu de Chinois, de Russes, tous ceux-là […] ont peur maintenant de sortir. »
Un peu plus loin dans le quartier, ce vendeur de cahiers et de manuels scolaires regrette lui que les habitants désertent les endroits populaires : « Vu ce qui s’est produit, les gens ont tendance à diminuer leurs activités, à revoir leur programme, à circuler vraiment dans les endroits chics. Les gens ont tendance à diminuer ça. Ce n’est pas une bonne chose. »
Ibrahim Diallo, autre commerçant du quartier Dibida, ne veut pas sombrer dans le pessimisme. Mais il avoue que l'action terroriste à l'hôtel Radisson Blu a porté un coup à l'éffervescence habituelle de la capitale : « Aujourd’hui, on voit les gens qui ont commencé à revenir peu à peu. Mais ce n’est pas comme d’habitude quoi. Ce qui s’est passé hier vraiment, ça nous gêne. On a un peu paniqué, on a eu un peu peur. »
Une peur qui s’accommode mal de la prospérité du commerce, que ce soit à Dibida ou dans le reste du pays.
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