Pas de déclaration ce dimanche soir du président tunisien sur une possible levée du couvre-feu. Depuis l'explosion du bus de la sécurité présidentielle à Tunis, les autorités multiplient les mesures de sécurité : fermeture de la frontière terrestre avec la Libye, renforcement policier, état d'urgence pour 30 jours sur l'ensemble du territoire, mais aussi un couvre-feu nocturne sur le Grand Tunis « jusqu'à nouvel ordre ».
Globalement, les Tunisois acceptent plutĂ´t cette mesure exceptionnelle, mais une partie de la population a encore du mal Ă s'y faire.
Impossible désormais de circuler dans la rue entre 21 heures et 5 heures du matin. Ce couvre-feu imposé sur le Grand Tunis oblige donc Nader, chauffeur de taxi la nuit, à réaménager ces horaires : « 20h30, on est à la maison, voilà . C’est malheureux, mais c’est comme ça. C’est exceptionnel, ça va passer, donc il faut beaucoup de patience. Bien sûr, ça a des conséquences, mais il faut sacrifier pour la sécurité et faut respecter absolument la loi. »
Ceux qui ne respectent pas le couvre-feu sont interpellés par les forces de l'ordre : amende et même nuit au poste pour certains. Une mesure « trop drastique » pour Nadia qui regrette que sa liberté de circulation soit restreinte : « C’est gênant parce qu’on avait envie de passer la soirée, de profiter, du coup on est contrarié bien sûr. On est stressé quand même, il y a un sentiment d’insécurité, c’est un peu angoissant, mais en même temps on n’a pas le choix. »
Le couvre-feu a également des conséquences économiques : dès 19 heures, les boutiques, les restaurants ou les cafés ferment leurs portes. Dans la capitale, beaucoup demandent donc que cette mesure soit levée ou au moins assouplie.
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