La RDC est en ce moment lourdement touchée par la rébellion d’origine ougandaise ADF. Si ces dernières années, l’Ouganda a été plutôt épargné, il y a vingt ans ce n’était pas le cas. Le collège technique de Kichwamba, à une quinzaine de kilomètres de Fort Portal, avait été l’objet d’une terrible tuerie en juin 1998. Aujourd'hui, l'établissement scolaire s'agrandit et choisit la voie de l'optimisme.

Juin 1998. Trois dortoirs d’étudiants sont brûlés par les ADF. Bilan : une vingtaine de morts et près de 80 blessés. Une centaine d’entre eux sont également enlevés et emmenés dans la montagne.

Aujourd’hui, malgré les séquelles, le collège va de l’avant. Des travaux d’agrandissement sont en cours. L’établissement scolaire compte déjà près de 550 élèves et pourra bientôt en accueillir le double.

Le collège de Kichwamba est en plein travaux. Un programme d’agrandissement d’envergure est en cours de réalisation. Hormis le monument d’hommage, aucune trace du massacre de 1998 n’est visible. En effet, il est important pour le principal adjoint du collège de ne pas vivre dans le passé. « On va de l’avant, assure-t-il. Nous avons une sécurité resserrée et un projet en cours. Il est prévu que cela soit terminé d’ici un an. Tout va bien. Nous avons le sentiment que cela ne se reproduira jamais ».

« La vie est agréable »

Parmi les professeurs, certains ont pourtant été anxieux à l’idée de venir enseigner ici.
« Au départ, j’étais inquiet de rejoindre cette institution même pour étudier, témoigne l’un d’eux. J’avais vraiment peur. Finalement, quand je suis arrivé, j’ai vu que la situation avait été réglée ».

Amusa, lui, a fini ses examens. Avant son départ en vacances, le jeune homme confie qu’il n’a pas peur. « Je me sens si bien ici, la vie est agréable. Je ne suis pas inquiet parce que nous avons de nombreux accès sécurisés tout autour. Ici depuis l’attaque, le gouvernement essaie de nous protéger en nous apportant la sécurité » affirme l’étudiant.

Si tout le monde semble unanime sur l’impossibilité d’un nouveau massacre, des forces de l’armée ougandaises restent pourtant stationnées jour et nuit autour de l’établissement scolaire.