Nouvel obstacle sur la route d'une réconciliation politique entre le camp présidentiel et l'opposition au Soudan du Sud. Les anciens ministres que le président Salva Kiir avait mis en prison en 2013 signent un communiqué pour protester contre ce qu'ils considèrent comme la dernière provocation en date du pouvoir en place : la mise en place effective des 28 nouveaux Etats, remplaçant les 10 anciens.
Il faut dire que l'annonce de la création des 28 Etats, en octobre dernier, avait déjà jeté un froid sur les espoirs d'union nationale au Soudan du Sud. A l'époque, Ban Ki-moon avait réuni Riek Machar et Salva Kiir à l'ONU en leur demandant de ne pas décevoir la communauté internationale après 22 mois de conflit dans le plus jeune pays du monde. Mais aujourd'hui Salva Kiir en remet une couche et provoque une fois de plus son opposant Riek Machar.
Le 24 décembre au soir, dans une allocution télévisée, il a présenté à la nation les 28 gouverneurs des nouveaux Etats. Ces nominations sonnent comme une ultime provocation, en réaction à l'arrivée quelques jours auparavant d'une délégation de rebelles à Juba. Celle-ci était arrivée dans l'optique de mettre en place les accords de paix, et notamment pour former un gouvernement d'union nationale.
Cette nouvelle répartition du territoire du Soudan du Sud, qui passe donc de 10 à 28 régions, risque fort de remettre en cause ces accords de paix. Ceux-ci impliquaient en effet un partage du pouvoir équitable entre les camps de Machar et de Kiir et ce en se fondant sur les dix Etats existants.
Le camp de Riek Machar, qui a fermement condamné ce coup de force, en appelle maintenant à la Commission conjointe de suivi et d’évaluation de l’Accord de paix.
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