En République centrafricaine (RCA), un nouveau rebond dans le processus électoral qui a débuté le 15 décembre avec le référendum, puis le 30 décembre avec le premier tour des élections présidentielle et législatives. Le processus a mis effectivement du temps à démarrer, étant maintes fois repoussé à cause de problèmes logistiques ou encore sécuritaires. Cette fois-ci, ce sont les candidats qui veulent le mettre en cause.
Une vingtaine de candidats se sont associés pour dénoncer ce premier tour du scrutin présidentiel et législatif qu'ils ne jugent pas crédible. Ils réclament l'arrêt du processus électoral et une large concertation. Parmi les motifs de contestations, disent-ils, « des défaillances logistiques, des problèmes de fraudes et d'irrégularités » qui sont susceptibles de nuire à la représentativité du scrutin.
« Par rapport à ces élections, il y a eu tel problème, on a trouvé des gens avec 200 cartes d’électeurs, avec des urnes bourrées ou on a acheté la conscience des gens en donnant 5 000 francs aux électeurs pour voter pour tel ou tel candidat, etc. Cela, justement, peut jeter du discrédit sur ces élections », estime Theodore Kapou, un des candidats.
La majorité des signataires sont des candidats qui, selon les premiers résultats partiels et provisoires de l'Autorité nationale des élections (ANE) n'ont eu que peu d'écho auprès des Centrafricains lors de ce premier tour. Néanmoins, il y a aussi des candidats de poids, notamment Désiré Kolingba ou bien Karim Meckassoua.
Parmi les signatures manquantes, celles de ceux qui sont, pour l'instant, en tête de l'élection, notamment Anicet Dologuélé, Archange Touadéra ou Martin Ziguélé. Ce dernier, contacté par téléphone a précisé qu'il partageait les idées relatifs aux fraudes, mais qu'il n'avait pas voulu signer ce document qui, pour lui, allait à l'encontre du code de bonne conduite, signé par tous les candidats pour garantir des élections apaisées.
Contacté par RFI, le président de l'ANE, Julius Ngouade Baba, se dit surpris par la démarche. « Nous avons associé tous les partis politiques au processus. Ils ont même signé un code de bonne conduite. Il faut que les recours passent par les voies légales », a-t-il dit.
Les candidats contestataires affirment qu'ils saisiront la Cour constitutionnelle. De son côté, l'ANE réfute l'idée même de stopper le processus électoral.
|