Le démantèlement d'une cellule terroriste, le cent cinquante-deuxième depuis 2002, le 18 février, a confirmé le nouveau mode opératoire de l'État islamique au Maroc. Les dix personnes arrêtées à Essaouira, El Jadida, Meknès et Sidi Kacem ont entre 16 ans et 40 ans, et n'ont suivi aucun entraînement en Syrie ou en Irak.
« Depuis que ces deux pays sont bombardés par la coalition internationale, l’EI cherche à recruter des gens au Maroc et à leur faire parvenir des armes via la Libye », explique Abdelhak El Khiame, directeur du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ). Les terroristes envisageaient de s’entraîner dans un camp situé à 40 km de la ville de Tan-Tan, dans le centre du pays, une région désertique et accidentée où se trouvent de nombreuses grottes, idéales pour se cacher.
La cellule prévoyait de commettre un attentat à la voiture piégée (le véhicule a été saisi à Sidi Kacem) le 19 février dans un lieu encore inconnu. Son émir est un Marocain natif de Laayoune mais vivant à Essaouira, où il était promoteur immobilier. Ses initiales sont M. L. L’homme avait embrigadé via les réseaux sociaux neuf autres jihadistes parmi lesquels un Français nommé Georges Gally Thomas Georges (36 ans). Arrivé au Maroc il y a un an, celui-ci n’était apparemment pas fiché par la police de son pays. La cellule n’avait aucun lien avec les jihadistes d’origine maghrébine qui ont perpétré une série d’attentats en Europe. Mais elle disposait d’un contact direct avec l’EI en Syrie, via un des agents installés en Turquie.
Parmi le matériel saisi à cette occasion : un étendard de l’État islamique, quatre pistolets automatiques, quatre revolvers, des fusils de précision et des produits chimiques.
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