20110425 Xinhua CASABLANCA (Maroc), 24 avril (Xinhua) -- Deux mois après les grandes manifestations du 20 février et 20 mars derniers, le Maroc a eu rendez-vous dimanche avec une troisième grande journée de mobilisation.
Dans plusieurs villes marocaines, des dizaines de milliers de personnes ont pris part à des marches ou sit-in pour réclamer des réformes politiques et sociales, répondant à l'appel des coordinations du mouvement de 20 février qui avait rejeté l'invitation de la Commission de révision de la Constitution et continue de mettre en valeur sa demande d'un "changement véritablement démocratique, conduit par des personnes et institutions élues".
Les manifestants ont réitéré leurs principales revendications, notamment une "nouvelle Constitution démocratique émanant du peuple et dont la rédaction doit être confiée à une assemblée constituante élue démocratiquement, la démission du gouvernement et la dissolution du parlement".
Les manifestations se sont déroulées globalement dans le calme et sans incident majeur.
Dans la matinée, environ 2.500 personnes, selon les autorités locales, et 5.000, selon les organisateurs, ont manifesté dans les grandes artères de Rabat. Dans l'après-midi, une grande marche a été organisée dans le quartier Yaâcoub El Mansour, rassemblant plus de 30.000 personnes, selon les organisateurs.
Les participants à cette marche ont plaidé pour l'adoption d'une Constitution démocratique garantissant une véritable séparation des pouvoirs et l'exercice des libertés. Ils ont arboré des banderoles et pancartes réclamant notamment l'indépendance de la justice, le respect des droits de l'Homme et une séparation véritable et équilibrée des pouvoirs.
A Casablanca, les organisateurs ont déclaré que 35.000 ont pris part à une marche tandis que les autorités locales estimait à 5. 000 le nombre des manifestants. Sur des banderoles, on voyait des slogans dénonçant "le contenu du discours du roi du 9 mars dernier et la manoeuvre qui consiste à vider les revendications de la jeunesse de leur contenu révolutionnaire". Les manifestants contestaient également le travail accompli par la Commission consultative de révision de la Constitution qui a consacré la période allant du 28 mars au 7 avril, à l'écoute des propositions et des conceptions des forces vives.
A Tanger, un meeting a réuni 5.000 personnes selon les organisateurs et 2.500 selon les autorités locales, devant cinéma Tareq à Béni Makada, alors que d'autres secteurs de la ville n'ont connu que des rassemblements épars. Les slogans relevés portaient entre autres la réforme constitutionnelle, la liberté d'expression et le chômage dans les milieux des jeunes diplômés.
A Marrakech, un sit-in de protestation a été observé à l'esplanade de Bab Doukkala, dimanche matin, suivi d'une marche de plus de 1.500 personnes, selon les autorités locales et le double, selon les organisateurs.
Des marches ont rassemblé entre 1.500 et 3.000 personnes à Tétouan et à Mohammedia, entre 700 et 800 à Oujda, Nador, Errachidia, Beni Mellal, Taza, Sefrou, Essaouira, Khouribga, Tétouan, El Jadida, Safi, Béni Mellal et Mohammedia.
Le même jour, les "anti 20 février" ont aussi massivement manifesté à Casablanca, derrière la Banderole "la Gouvernance et la souveraineté vous appartiennent Commandeur des Croyants".
Ce mouvement a appelé l'Etat marocain, ses institutions et ses structures à assumer son entière responsabilité en assurant la transparence des prochaines échéances électorales, en luttant contre la corruption et contre la dilapidation des deniers publics.
A Casablanca et à Rabat, il y avait une première manifestation des salafistes qui ont manifesté séparément en soutien des détenus dits de "salafiya Jihadiya", de même que les diplômés chômeurs.
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