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Xinhua
OUAGADOUGOU, 30 avril (Xinhua) -- L'opposition politique (34 partis politiques) regroupés autour de son chef de file, Me Bénéwendé Sankara, a demandé, samedi à Ouagadougou, au cours d'un meeting le départ du président Blaise Compaoré.

Ce meeting qui s'est tenu à la Place de la Nation a été l'occasion pour les militants de dresser des pancartes pour exprimer leur ras-le-bol du régime Compaoré: "24 ans de Blaise Compaoré, ça suffit!", "CDP doit Partir" et "Halte à la gabegie".

D'entrée de jeu, le président du comité d'organisation, Fidèle Kientéga, a expliqué que ceux "d'en face", à savoir le pouvoir en place, a mis tout en œuvre pour dissuader ses militants et sympathisants de participer à cette rencontre.

Soulignant que c'est le signe du temps, le président du comité d'organisation a insisté pour dire que la peur a changé de camp parce que le pouvoir est passé par des méthodes peu orthodoxes (suppression des SMS, le porte-à-porte, la fermeture des établissements) pour convaincre les populations de ne pas sortir pour cette grande messe.

M. Kientéga, qui a fait allusion à l'agonie du pouvoir actuel, l'a comparé "à un cycliste dévalant une pente bordée par deux précipices".

Malgré la mobilisation relativement faible des militants, les orateurs du jour ont tenu à préciser que ce n'est pas la quantité qui compte, mais la qualité en rappelant qu'une seule fourmi soulève 10 fois son poids.

A la suite du président du comité d'organisation, le président du Parti pour la renaissance nationale, Tahirou Barry, a fustigé la gestion du régime Compaoré où une minorité pille les richesses du pays au détriment de la grande majorité qui croupit dans la misère.

Pour le président de Faso Metba, le député Etienne Traoré, c'est le président Blaise Compaoré qui serait à la base de la crise sociale, politique, militaire et même paramilitaire que les 13 régions du Burkina connaissent.

Le chef de file de l'opposition, Me Sankara, pour sa part, a lancé un appel à la mobilisation généralisée sur toute l'étendue du territoire "pour un sauvetage du Burkina en exigeant le départ de Blaise Compaoré".

Selon Me Sankara, un chef d'Etat qui se fait toujours élire à plus de 80% de suffrages et dont le pays plonge chaque fois après les élections présidentielles dans une grave crise, doit être un cas d'école devant faire réfléchir les scientifiques.

Les militants, pour la plupart des jeunes, ont été tenus en haleine par la chanson "Quitte le pouvoir" de l'artiste musicien ivoirien Tiken Jah Fakoly et deux artistes musiciens burkinabé, Smokey et Sam'S K le Jah, venus sur place témoigner leur engagement aux leaders de l'opposition.

Les principaux leaders de l'opposition étaient tous présents à ce meeting historique. Il s'agit de Me Bénéwendé Sankara, le chef de file de l'opposition, Arba Diallo, Toubé Clément Dakuyo, Norbert Michel Tiendrébéogo, tous candidats à des élections présidentielles au Burkina ainsi que des responsables des autres partis.