Côte d'Ivoire : plus de 100 personnes tuées dans le sud-ouest
le 10/05/2011 17:02:27
CĂ´te d'Ivoire

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Xinhua
ABIDJAN, 9 mai (Xinhua) -- Le gouvernement ivoirien a signalé lundi des exactions dans la région côtière du pays (sud-ouest) où au moins 100 personnes ont été tuées en cinq jours par les derniers combattants du président déchu Laurent Gbagbo et a appelé Amnesty international à y mener des enquêtes.

"Les derniers combattants à la solde de l'ex-président, des miliciens ivoiriens et des mercenaires libériens mis en déroute à Yopougon, ont pris la direction de leurs régions natales et pratiquent en fuyant la tactique de la terre brûlée", a indiqué le Premier ministre Guillaume Soro dans un communiqué.

Selon le communiqué, les mercenaires et miliciens ont " assassiné" jeudi dernier 27 personnes à Grand-Lahou (sud-ouest, 140 km d'Abidjan) et 16 autres dans la localité de Irobo (25 km de Grand-Lahou).

Dans la localité de Fresco, à quelques encablures de Grand- Lahou, trois autres personnes ont été abattues par les mercenaires et miliciens.

"Depuis Dabou (30 km d'Abidjan), mercenaires libériens, miliciens et soldats égarés pro-Gbagbo progressent soit à pied en empruntant des pistes ou aux moyens de véhicules arrachés à leurs propriétaires" jusqu'à Sassandra (sud-ouest, 300 km d'Abidjan) où ils ont commis vendredi de "nombreuses exactions", poursuit le communiqué.

Dans les villages de Gonfroto et Niégréboué, respectivement 52 et 25 personnes ont été tuées sur la base de leur appartenance ethnique, précise le texte.

"La région côtière de la Côte d'Ivoire vit la même situation que celle qu'a connue la région du Moyen Cavally (ouest) au mois de mars 2011", s'inquiète le Premier ministre.

Au moins 300 personnes avaient été massacrées en mars lors de l'entrée des forces alliées à M. Ouattara dans la ville de Duékoué (ouest, 500 km d'Abidjan).

Le Premier ministre "prend à témoin la communauté nationale et internationale, particulièrement Amnesty International à qui il demande de parcourir la région s'étendant de Jacqueville à San- Pedro (côtière) pour enquêter sur les exactions".

Lundi, dans la commune de Yopougon, à Abidjan, des enquêteurs de l'Onu ont découvert des charniers contenant au moins 70 cadavres, "tous des hommes exécutés par les miliciens pro-Gbagbo".

Au moins 3.000 personnes ont été tuées depuis le déclenchement de la crise post-électorale fin novembre dernier, selon les autorités ivoiriennes.

La justice ivoirienne a lancé une procédure judiciaire contre Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril et assigné en résidence surveillée, et 200 personnalités de son régime sur qui pèsent de lourds soupçons de graves violations des droits de l'homme.

Dans le cadre de cette procédure, les enquêtes préliminaires ont débuté samedi avec les premières auditions du président déchu, de son épouse dimanche et deux autres personnalités du régime lundi.

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