20110514
Xinhua
ABIDJAN, 13 mai (Xinhua) -- Un autre charnier contenant une trentaine de corps a été découvert vendredi à Abidjan, dans la commune de Yopougon, où la semaine dernière des enquêteurs de l'Onu avaient découvert plusieurs fosses communes contenant au total 68 cadavres.

Les corps calcinés et sommairement enterrés ont été découverts non loin d'un commissariat de police dans la vaste commune populaire de Yopougon.

Des responsables des Forces républicaines de Côte d'Ivoire ( FRCI) et de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire se sont rendus sur les lieux vendredi après-midi.

La semaine dernière, des enquêteurs de l'Onu ont découvert dix fosses contenant 68 corps à Yopougon.

Selon le directeur adjoint la division des droits de l'homme de l'ONUCI, Guillaume Ngefa, ces 68 personnes, toutes de sexe masculin, ont été tuées par des milices pro-Laurent Gbagbo le 12 avril, au lendemain de l'arrestation de l'ex-chef d'Etat ivoirien.

Les derniers combattants de Gbagbo, délogés de Yopougon et "en fuite vers leurs régions natales", ont tué 120 civils dans les localités de Grand-Lahou, Fresco, Soubré et Sassandra (région côtière, sud-ouest), a indiqué samedi le ministère ivoirien de la Défense.

Au moins 3.000 personnes ont perdu la vie en cinq mois de crise post-électorale et deux semaines de guerre, selon les autorités ivoiriennes.

Le gouvernement a décrété pour les victimes un deuil national de trois jours qui s'achève samedi.

Jeudi, à l'ouverture officielle de ces journées de deuil, le président Alassane Ouattara a assuré qu'aucun crime ne resterait impuni et que les auteurs des crimes post-électoraux seront poursuivis et jugés.

La justice ivoirienne a ouvert des enquêtes préliminaires contre Laurent Gbagbo, son épouse et d'autres personnalités du régime déchu dont des officiers de police et de gendarmerie.

M. Gbagbo et son épouse, en résidence surveillée respectivement à Korhogo et Odienné dans le nord du pays, ont été entendus pour la première fois la semaine dernière par le procureur de la République près le tribunal d'Abidjan.

Les premières auditions d'une dizaine d'officiers de police et de gendarmerie pro-Gbagbo ont eu lieu vendredi au tribunal militaire d'Abidjan.