Madagascar : la place du 13 mai inaccessible
le 14/05/2011 17:31:50
Madagascar

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Xinhua
ANTANANARIVO, 13 mai (Xinhua) -- La place du 13 mai située au centre-ville d'Antananarivo, la capitale malgache, est désormais inaccessible pour des manifestations populaires ainsi que pour la commémoration de l'anniversaire de la tuerie du 13 mai 1972.

En effet, depuis le 11 décembre de l'année dernière, l'hôtel de ville de la capitale, d'une valeur de 10.553.957.505 Ariary (1 dollar équivaut à peu près à 2.000Ariary) et d'une superficie de 10.000 m², y a été inauguré et occupe toute la place où des manifestations populaires se faisaient depuis le 13 mai 1972.

Ainsi, le président de la Haute Autorité de Transition (HAT) malgache, Andry Rajoelina, qui a promis à la population tananarivienne de la reconstruction de l'hôtel de ville lors de son accession à la mairie en 2007, a nommé officiellement cette place comme le "Kianjan'ny Fifankatiavana", traduit littéralement comme "la Place de l'amitié".

Rappelons que le 13 mai 1972, des étudiants grévistes ont descendu dans les rues pour la première fois dans l'historie de Madagascar. Un face à face entre les étudiants grévistes et les Forces Républicaines de Sécurité (FRS) du président malgache, Philibert Tsiranana, a eu lieu où les FRS ont tiré sur les manifestants.

Une quarantaine de morts ainsi que des milliers de blessés ont été enregistrés pendant la journée. Cette réplique des FRS a incité les grévistes à brûler l'hôtel de ville de la capitale construite en 1936 où campaient ces derniers.

Cette manifestation du 13 mai 1972 a abouti à la chute du pouvoir en place et qui a été retenue par tous les opposants pour destituer et renverser le régime au pouvoir pendant quatre fois successives.

La première manifestation en 1972 a abouti au renversement du régime du premier président malgache, Philibert Tsiranana qui a dirigé du 1er mai 1959 à 11 octobre 1972, et remis le pouvoir à son premier ministre, le général Gabriel Ramanantsoa.

Les manifestations populaires sur la place du 13 mai en 1991 marquées par une grande marche vers le palais présidentiel situé à l'extrême sud de la capitale, en sont le deuxième renversement. La garde présidentielle de Didier Ratsiraka qui a dirigé le pays depuis 1975 a tiré sur la foule et a engendré sa chute. Zafy Albert, le principal leader de l'opposition de l'époque a présidé la transition par la suite et devenu président élu en 1993.

En 2002, les partisans du candidat à la présidentielle et maire de l'époque, Marc Ravalomanana, ont eu gain de cause suite à la contestation sur la place du 13 mai, des résultats du vote l'opposant à Didier Ratsiraka revenu au pouvoir en 1997. Marc Ravalomanana qui s'affirme vainqueur au premier tour de l'élection s'est autoproclamé président et obligeant Didier Ratsiraka à s'exiler en France en 2002.

La quatrième manifestation populaire sur la place du 13 mai est celui de 2009 où les partisans de l'ancien maire de la capitale, Andry Rajoelina ont contesté la décision de Marc Ravalomanana de fermer sa radio privée. La grève suivie des destructions des biens et propriétés de Ravalomanana ainsi que l'appui des militaires a engendré la démission de ce dernier. Rajoelina a pris le pouvoir et Ravalomanana s'est exilé en Afrique du Sud.

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