Côte d'Ivoire : les affrontements entre pro-Gbagbo et pro-Ouattara se déportent dans le sud-ouest du pays
le 16/05/2011 17:24:24
CĂ´te d'Ivoire

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Xinhua
ABIDJAN, 15 mai (Xinhua) -- Depuis la "libération" de Yopougon (quartier favorable au président sortant Laurent Gbagbo) par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara), le théâtre des affrontements entre soldats pro-Ouattara et milices pro-Gbagbo semble s'être déplacé au sud-ouest du pays.

Des affrontements sporadiques dans plusieurs localités le long de la côtière et dans les forêts de Soubré (sud-ouest) sont signalés de manière récurrente par des habitants.

Des témoins indiquent qu'après avoir été délogés de Yopougon, des groupes de mercenaires pro-Gbagbo ont dans leur repli effectué des échanges de tirs à l'arme lourde et à l'arme automatique dans les zones urbaines de Dabou, Grand-Lahou, Fresco, mais aussi dans des villages situées à proximité de Méagui, Soubré et Okrouyo.

La population civile, encore une fois, n'est pas sortie indemne des escarmouches entre éléments pro-Gbagbo et éléments pro-Ouattara.

PLUSIEURS VICTIMES CIVILES

En plus des combattants tués, plusieurs civils ont trouvé la mort, fauchés par les balles lors de ces oppositions armées.

Au nombre des victimes "de taille" figure l'ancien patron de la sécurité présidentielle du chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo, le colonel Nathanaël Ahouman.

Celui-ci se trouvait avec les FRCI qui l'avaient embarqué dans son village en vue de l'amener à l'hôtel du Golf, le quartier général de M. Ouattara, lorsqu'ils sont tombés dans une embuscade des mercenaires qui ont littéralement mitraillé le véhicule à bord duquel l'officier se trouvait, tuant tous ses occupants.

Lors d'une intervention télévisée samedi, le porte-parole du gouvernement Ouattara, Patrick Achi, a dressé un bilan sombre des affrontements.

"220 civils ont été tués dans le sud-ouest, dont 144 tués et 17 blessés dans le département de Sassandra, 24 morts à Fresco, 27 morts à Grand Lahou, 25 à Jacqueville", a déclaré M. Achi, attribuant les tueries aux mercenaires pro-Gbagbo.

Le 9 mai dernier, celui-ci faisait état de 30 mercenaires tués au cours des affrontements avec les forces pro-Ouattara.

PSYCHOSE AU SEIN DES POPULATIONS

Les tueries de ces derniers jours et les informations relatives à des combats sporadiques ont créé la psychose au sein des populations des localités du sud-ouest qui attendent du gouvernement Ouattara des mesures de sécurisation et de pacification de la région.

Le gouvernement a déjà exprimé sa volonté de renforcer le dispositif des forces de sécurité tout au long de la frontière avec le Liberia, afin de "prévenir tout risque de retour de certains miliciens et mercenaires, et éviter de nouvelles exactions".

"Le Premier ministre a décidé de saisir le président de la République en vue d'initier une rencontre de haut niveau entre les deux Etats pour traiter de cette question et en appelle à la communauté internationale pour prendre également part aux efforts de sécurisation", a annoncé le porte-parole sur les antennes de la télévision Côte d'Ivoire (TCI).

Outre les autorités civiles, les autorités militaires des régions du sud-ouest tentent de rassurer les populations apeurées, affirmant que les FRCI se sont déployés dans les zones de turbulence, pour ramener la quiétude et permettre aux uns et aux autres de vaquer à leurs occupations.

La Côte d'Ivoire fait les comptes des dégâts humains et matériels qui ont précédé et suivi l'arrestation du président sortant Laurent Gbagbo le 11 avril dernier par les forces pro-Ouattara soutenues par l'ONU et la force française Licorne.

La crise post-électorale ivoirienne a fait en cinq mois au moins 3.000 morts et plus d'un million de déplacés selon les autorités ivoiriennes.

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