20110525 Xinhua DAKAR, 24 mai (Xinhua) -- Le président du réseau des structures en charge des élections en Afrique de l'Ouest (RESAO), le Burkinabe Moussa Michel Tapsoba estime, dans une interview accordée à Xinhua, que l'idée d'un organe sous régional est bonne mais sera difficile à mettre en oeuvre.
Comment et pourquoi avez-vous créé ce réseau ?
Les élections bien que importante ne sont pas une matière qui est enseignée dans les écoles. Si bien que chacun d'entre nous est parvenu dans les commissions sur la base de confiance de ceux qui désignent les membres de ces commissions. Mais cela ne fait pas de nous automatiquement des experts. Et c'est pour cela que nous avions pensé qu'il était bon d'avoir une organisation qui nous permet d'échanger nos expériences et d'élargir ainsi nos connaissances pour mieux assumer nos responsabilités au niveau des commissions.
Le RESAO pourra-t-il dans l'avenir se muer en organe de gestion des Ă©lections pour toute l'Afrique de l'Ouest ?
Notre objectif pour le moment c'est de renforcer nos capacités par des échanges. Et cela se fait de façon bilatérale entre les commissions, en dehors des gouvernements. Mais nous n'avons pas pour ambition de régler les problèmes qui relèvent des Etats.
Comment comprenez-vous en tant que président du RESAO la désignation d'un Malien à la tête de la CENI de Guinée pendant la l'élection présidentielle ?
Il est arrivé un moment où en Guinée le conflit entre les différents partis pour désigner un président du CENI à la suite du décès de celui qui le dirigeait, était compliqué. Et l'agenda des élections était en train d'en pâtir. C'est ainsi qu'ils ont décidé de trouver quelqu'un qui peut faire consensus pour achever le processus électoral. Et c'est dans ces conditions que le général malien Sangaré a été nommé.
Pourtant avec les contestations notées ça et là , l'on parle de plus en plus d'organe de gestion des élections sous régionale qui interviendrait dans l'espace CEDEAO, qu'en pensez-vous ?
Autant que l'idée soit bonne, elle est difficile à mettre en oeuvre. Que l'on ait nommé entre temps un président d'un autre pays (Mali) pour la CENI en Guinée, c'est moins grave parce qu'il était entouré de guinéens comme membres de la commission. C'est qu' il faut savoir aussi que pour bien organiser les élections, il faut connaitre le terrain sur plan politique et sur le plan social. Donc, il est difficile que des personnes qui sont tout à fait étrangères au pays se déportent dans ce pays et y assurent correctement l'organisation d'élection. Il y a nécessité d'ajouter le personnel national qui connait suffisamment le terrain.
Vous êtes aussi le président de la CENI du Burkina Faso, quelles sont les difficultés auxquelles votre institution est confrontée ?
Nous sommes confrontés aux mêmes difficultés que d'autres commissions dans la sous région : les problèmes de moyens qui sont entièrement supportés par l'Etat. Nos Etats n'ayant pas beaucoup de moyens on est quelque fois limité. Il y a aussi le problème de communication avec les acteurs. Ce n'est pas toujours que les acteurs (politiques) nous comprennent. Parce que tout le monde n' est pas démocrate. On crée des problèmes quand on perd et cela nous complique la situation en tant que membre des commissions.
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