20110526 Xinhua =ADDIS ABEBA, 25 mai (Xinhua) -- Dans un discours mercredi au sommet extraordinaire de l'Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré avoir observé des signes de « retour à la normale » en Côte d'Ivoire lors de sa visite dans ce pays il y a quelques jours, mais le redressement est, selon lui, « encore lent et fragile » et la situation en matière de sécurité reste « précaire ».
« Le gouvernement (ivoirien) aura besoin de temps pour reconstruire la police et la gendarmerie qui ont été désintégrées, et pour rebâtir et développer les capacités des forces armées », a dit Ban Ki-moon dans ce discours.
« Le risque d'un nouveau conflit armé est élevé. Les milices et les mercenaires essaient de se regrouper dans l'Ouest où la situation est traditionnellement volatile. Les récents combats dans cette région ont également mis sur le devant de la scène des questions d'ethnicité, de citoyenneté et de terres. C'est dans cette région et à Abidjan que le conflit armé pourrait facilement redémarrer », a-t-il ajouté.
Ban Ki-moon a participé samedi 21 mai à la cérémonie d'investiture du Président ivoirien Alassane Ouattara à Yamoussoukro, la capitale de Côte d'Ivoire. Alassane Ouattara a remporté en novembre 2010 le second tour de l'élection présidentielle mais son rival, le président sortant Laurent Gbagbo, avait alors refusé de reconnaître sa défaite et de quitter le pouvoir, déclenchant une crise postélectorale qui a duré plusieurs mois, jusqu'à l'arrestation de M. Gbagbo le 11 avril 2011.
« J'ai discuté avec le président Ouattara des nombreux défis auxquels il est confronté. Son gouvernement a identifié des priorités claires pour lesquelles ils ont besoin de notre soutien », a dit le Secrétaire général à l'adresse des participants du Sommet de l'Union africaine. Selon lui, la stabilisation de la situation sécuritaire est en haut de cette liste, suivie par la démobilisation des milices, la collecte des armes illégales et la protection des frontières contre les mercenaires et le trafic d'armes.
Le secrétaire général a également noté que la Côte d'Ivoire devait procéder à une réconciliation nationale, répondre à la question de l'impunité, reconstruire les institutions nationales, établir plus fermement l'état de droit et préparer les élections législatives.
Ban Ki-moon a estimé que « le soutien sans faille de l'Union africaine au peuple ivoirien avait été crucial pour mettre fin à la crise ». « Sans la position de principe prise par l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et d'autres partenaires, la Côte d'Ivoire n'aurait pas pu bénéficier du nouveau début qu'elle connaît aujourd'hui », a-t-il dit.
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