20110601 Xinhua KHARTOUM, 31 mai (Xinhua) -- Le gouvernement soudanais a présenté mardi une série de propositions visant à résoudre le problème de la région controversée d'Abyei, notamment le déploiement de troupes africaines et la nomination d'un nouveau président pour cette région riche en pétrole.
"Les propositions présentées par le gouvernement portent sur l'importance de maintenir le statut actuel, (dans lequel) l'armée du Nord-Soudan reste dans le nord de Bahral-Arab et l'armée populaire de libération du Soudan (SPLA) dans le sud de Bahral-Arab, sans qu'aucune des deux ne s'implique dans des missions administratives, et ce, jusqu'à ce qu'une solution finale soit trouvée avec l'organisation du référendum", a indiqué mardi Khalid Musa, porte-parole du ministère soudanais des Affaires étrangères, dans un communiqué.
"Il est également possible d'utiliser les casques bleus des Nations Unies, actuellement stationnés à Abyei, que nous remplacerons ensuite par des troupes africaines plus efficaces, conformément aux responsabilités et mandat spécifiques, et avec la participation des forces conjointes nord-sud qui seront déployées dans le nord de Bahral-Arab, en plus de la police communautaire des deux parties", a-t-il ajouté.
"Les propositions portent également sur la nomination d'un nouveau président pour l'administration d'Abyei, qui serait en rotation entre le Nord et le Sud-Soudan, avec la garantie qu'aucune décision administrative, politique ou sécuritaire ne soit prise sans l'accord des deux parties. Le président de la nouvelle administration d'Abyei devrait être placé sous la responsabilité de la présidence de la République jusqu'au 8 juillet 2011", a souligné le porte-parole.
Le communiqué appelle la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à assurer l'application complète de l'accord en soutenant les négociations en cours visant à faire intégrer les Nord-Soudanais venus des régions de la Montagne de Nuba et du Nil Bleu, qui font partie de la SPLA, et à achever le redéploiement des troupes de la SPLA dans le sud des frontières de 1956, avant le 9 juillet 2011.
Le gouvernement soudanais a également salué l'accord conclu à Addis-Abeba, capitale éthiopienne, entre les partenaires de paix au Soudan, soit le Parti du Congrès national (PCN, au pouvoir) et le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), sous le parrainage du Panel de haut niveau de l'Union africaine (UA) pour le Soudan, et tout particulièrement leur accord assurant leur frontière commune et établissant un mécanisme conjoint politique et sécuritaire pour renforcer la sécurité et surveiller la frontière.
L'UA a annoncé mardi que le Nord et le Sud du Soudan avaient convenu d'établir une zone frontalière démilitarisée conjointe.
L'accord, signé lundi soir à Addis-Abeba, stipule également l'établissement d'un mécanisme politique et sécuritaire conjoint pour le Nord et le Sud-Soudan, qui sera dirigé par les deux ministres de la Défense et inclura les chefs d'état-major des Forces armées soudanaises (SAF) et de la SPLA, les chefs des services de renseignements et de police, ainsi que d'autres hauts fonctionnaires, dans le but d'assurer que les deux parties maintiennent des relation stables et sûres.
Cet accord est intervenu dix jours après que la SAF a pris le contrôle de la région d'Abyei.
Par ailleurs, le vice-président du gouvernement Sud-Soudanais, Riek Machar, a annoncé lundi à Khartoum que le Nord et le Sud avaient convenu de former une commission conjointe pour régler le problème d'Abyei.
Un référendum sur Abyei avait été prévu pour le 9 janvier 2011, en même temps que le référendum sur Sud-Soudan, mais il a été ajourné en raison des divergences entre le PCN et le MPLS sur les personnes éligibles en droit de voter lors de ce référendum.
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