Afrique, Ouest : L'ambassadeur de Côte d'Ivoire à Yaoundé se dit à la disposition des nouvelles autorités de son pays
le 10/06/2011 12:25:16
Afrique, Ouest

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Xinhua
YAOUNDE, 9 juin (Xinhua) -- Encore en poste malgré la capture de Laurent Gbagbo le 11 avril et l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara, en attendant son remplacement officiel, l'ambassadeur de Côte d'Ivoire au Cameroun, Eugène Wanyou Biti Allou, ex-directeur du protocole d'Etat sous l'ancien président, annonce sa mise à la disposition des nouvelles autorités de son pays.



"Je partirai bientôt, car, je suis rappelé au département central à Abidjan, où je me mettrai à la disposition des nouvelles autorités de mon pays", a-t-il déclaré à Xinhua.

Alors que beaucoup de proches de Gbagbo à l'extérieur redoutent de regagner le bercail, le diplomate nommé à Yaoundé en 2008 indique que dès son retour à Abidjan il ira tout d'abord se présenter au nouveau ministre des Affaires étrangères, le ministre d'Etat Daniel Kablan Duncan.

"Ensuite, je prendrai un rendez-vous officiel avec le Premier ministre Soro Guillaume qui est tout de même un ami. Il m'avait d' ailleurs soutenu moralement quand j'ai été affecté ici au Cameroun. Je lui dirai que je suis venu me mettre à la disposition des nouvelles autorités de mon pays. Après lui, je demanderai une audience à S.E. Monsieur le président de la République, Alassane Ouattara", a-t-il affirmé.

L'agenda prévoit aussi une "visite de courtoisie à mon jeune frère, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur, Ahmed Bakayoko ". Une visite qu'il a toujours présenté comme "un ami et un père", Laurent Gbagbo, originaire de la même ville que lui, Gagnoa, dans le Centre-ouest de la Côte d'Ivoire, avec qui il a cheminé depuis 1990 au sein du Front populaire ivoirien (FPI) est-elle envisagée ? "Si les visites sont autorisées, je le ferai", a-t-il répondu.

Très populaire dans son pays et connu pour ses liens avec des responsables de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) avec lesquels il a dû entrer en contact lors des négociations de paix, notamment l'accord de Ouagadougou du 4 mars 2007, Eugène Allou est cité ces derniers jours dans la presse ivoirienne suite à l' arrestation de son ancien garde du corps, accusé d'assassinat d'un colonel à la retraite dans la foulée de la crise postélectorale le 12 mars.

"Effectivement, le sergent-chef Lagaud était mon garde du corps, mais depuis septembre 2010, il était rentré à sa base d'origine, c' est-à-dire la garde républicaine, par la volonté de ses chefs d' alors. Ceci dit, j'ai été informé dimanche dernier qu'il était aux arrêts dans un arrondissement de police. Au début, j'ai cru à une simple arrestation d'intimidation entre militaires", a dit le diplomate.

Vérification faite, Eugène Allou apprendra que le mis en cause faisait partie d'un groupe de militaires ayant assassiné sauvagement le colonel-major Adama Dosso.

"J'ai eu des précisions à la télévision en suivant lundi les commentaires du commissaire du gouvernement, le colonel Ange Kessi. J'ai trouvé que les chefs d'accusation sont graves et multiples", a-t-il déclaré.

Au cas où ces accusations sont fondées, a-t-il poursuivi, "je trouve que l'acte posé par ces militaires est crapuleux, odieux, méchant, irresponsable et d'une autre époque. Je condamne avec fermeté un tel acte et je profite de cette occasion pour exprimer ma compassion et mes condoléances les plus attristées à la famille éprouvée".

Pour son nom cité par une certaine presse, il appelle à "éviter l'amalgame en cette période difficile de notre pays, où le maître- mot est la réconciliation et la paix".

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