20110611 Xinhua RABAT, 10 Juin (Xinhua) -- Selon le ministre marocain de la Justice, Mohamed Taieb Naciri, le nombre des personnes poursuivies devant la justice en 2010 dans des affaires de corruption a atteint 8.305.
M. Naciri a précisé que parmi ces affaires de corruption figurent celles liées à la fraude, à l'abus du pouvoir et à l'escroquerie.
En vue d'éradiquer ce phénomène, le Parlement marocain avait approuvé, en mars 2007, une loi sur le blanchiment d'argent, qui permet de s'attaquer aux réseaux criminels et terroristes, et aux trafiquants de drogue.
Dans ce contexte, et conformément à cette loi, une unité gouvernementale centrale chargée du traitement des renseignements financiers a été établie.
Le Maroc a aussi procédé à la mise en place d'une Commission présidée par le Premier ministre et dont les travaux sont coordonnés pas le ministre de la modernisation des secteurs publics.
Cette Commission est chargée d'assurer le suivi de l'application du plan d'action du gouvernement en matière de moralisation de la vie publique et de lutte contre la corruption.
La protection des témoins constitue l'une des principales recommandations contenues dans le rapport de l'Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC) publié en 2009. Il s'agit du projet de loi portant sur la protection juridique aux victimes, témoins, experts et aux dénonciateurs de la corruption.
Ce projet de loi vise à encourager les citoyens à s'acquitter de leur devoir dans la moralisation de la vie publique à travers la dénonciation des crimes de corruption et le témoignage devant la justice en toute liberté et impartialité et à garantir leur protection contre toute menace à même de les acculer à renoncer à l'accomplissement de ce devoir.
Le ministre marocain a également évoqué les rapports publiés par la Cour marocaine des comptes et les Cours régionales et qui sont soumis directement aux parquets compétents, faisant savoir que leur nombre s'élève à 11 rapports au titre de 2010, dont cinq font l'objet d'interrogatoire, alors que les six autres sont dans la phase d'enquête préliminaire.
Le ministre marocain de la justice a affirmé que 5 dossiers font l'objet d'enquête préliminaire au titre de 2011, rappelant que le nombre des dossiers soumis à son département avant 2010 a atteint 17.
Ces dossiers impliquent des conseillers et des fonctionnaires communaux, ainsi que des chefs d'entreprises dans des affaires de détournement et de dilapidation de deniers publics.
Quatre dossiers sont en instruction. Il s'agit de la commune de Jarf El Malh qui dépend de la province de Sidi Kacem (80 km au nord de Rabat) et la commune urbaine d'El Jadida (190 km au sud de Rabat), précise la même source.
Le juge d'instruction a décidé, au terme de l'enquête dans le dossier de la commune urbaine d'El Jadida, de mettre sous écrou 17 personnes, dont l'ancien président du conseil municipal d'El Jadida, Abdellatif Toumi, pour détournement et dilapidation de deniers publics, exclusion de concurrents de participer à des appels d'offre, faux et usage de faux, expropriation illégale d'un bien appartenant à autrui, abus de confiance et excès de pouvoir.
La Cour marocaine des comptes a également soumis cette année au ministère marocain de la Justice un dossier sur la banque marocaine du crédit immobilier et hôtelier (CIH) et un autre dossier sur la commune urbaine de Khouribga (205 km au sud de Rabat).
Aussi, des investigations sont-ils en train d'être menées dans 7 autres communes qui pourront aboutir par la suite à des enquêtes judiciaires.
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