20110611 Xinhua ANTANANARIVO, 11 juin (Xinhua) -- La décision de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) sur la crise politique à Madagascar serait reportée pour dimanche, a annoncé samedi le journal Midi Madagasikara.
Comme annoncée à Gaborone la semaine dernière par le président en exercice de la SADC, Hifikepunye Lucas Pohamba, une réunion a été prévue par la SADC samedi à Sandton, en Afrique du Sud, pour proclamer sa décision sur la crise politique, qui a débuté à Madagascar fin 2008.
Le journal Midi Madagasikara a rapporté que le motif du report a été les funérailles nationales organisées samedi par le président sud-africain Jacob Zuma en hommage à Albertina Sisulu, responsable historique de le Congrès national africain (ANC).
Midi Madagasikara a dit que 13 chefs d'Etat des pays membres de la SADC sont déjà présents à Sandton depuis vendredi pour annoncer leur décision sur la crise malgache en marge d'une réunion que la SADC organise avec le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), une autre organisation régionale comme la SADC.
Il faut noter que les 6 et 7 juin derniers, 85 politiciens malgaches se sont déplacés à Gaborone, au Botswana, pour discuter de la feuille de route de sortie de crise élaborée par la SADC et paraphée à Madagascar en mars dernier par les politiciens malgaches.
Sur la réunion de la SADC prévue à Sandton, les mouvances des trois anciens présidents, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, ont prévenus la SADC, vendredi lors d'une conférence de presse, de tout "débordement de sa décision à Sandton, de la vraie situation à Madagascar".
Les trois mouvances demandent le poste de Premier ministre de la transition avant de cautionner le maintien de Andry Rajoelina à la tête de la Haute autorité de la transition. Elles demandent également la refonte des institutions de transition à commencer par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Congrès de la transition (CT) et le Conseil supérieur de la transition (CST). L'ancien président Marc Ravalomanana a déclaré que "les futurs occupants de ces postes seront nommés par la délégation elle-même".
Les trois mouvances ont également demandé à la SADC d'assurer la sécurité de Marc Ravalomanana et de Didier Ratsiraka une fois en territoire malgache, par la mise en place d'une force exécutoire formée par la SADC.
La SADC demande au président de la Haute Autorité de la Transition (HAT), Andry Rajoelina, d'assurer le retour au pays des deux anciens présidents en exil, notamment Marc Ravalomanana en Afrique du sud depuis mars 2009 et Didier Ratsiraka en France depuis 2002. Suite logique de cette demande de la SADC, M. Rajoelina, le principal adversaire politique des trois mouvances, a annoncé de son retour de Gaborone que Didier Ratsiraka peut désormais regagner son pays sans incident.
Madagascar a adhéré à la SADC le 18 août 2005, mais elle a été suspendue de cette organisation qui vise à promouvoir le développement économique de l'Afrique australe suite aux événements politiques dans la grande île en 2009.
La crise politique à Madagascar qui a commencé en décembre 2008, oppose Marc Ravalomanana, président de 2002 à 2009, à Andry Rajoelina, maire de la capitale malgache en 2008. Suites aux manifestations massives dirigées par M. Rajoelina, M. Ravalomanana a remis ses pouvoirs le 17 mars 2009 à un directoire militaire, qui les a transférés à M. Rajoelina quelques heures après. Actuellement, la crise politique devient une impasse entre les trois mouvances et la HAT de M. Rajoelina.
Plusieurs médiations ont été conduites par la communauté internationale par le biais de la SADC, mais les principaux protagonistes malgaches n'arrivent pas à se mettre d'accord pour mettre fin à la crise, qui fait souffrir la population.
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